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Quand l’humanitaire bascule dans la ségrégation raciale : « Les nôtres avant les autres » !

En France, l’extrême droite a le vent en poupe. Cette tendance xénophobe et raciste est en train de gagner du terrain, profitant de tout ce qui divise la société française pour avancer en terrain presque conquis. La vision ethnique qu’elle défend, d’une manière sournoise et peu explicite, est apparue dans toute sa laideur lors de la marche organisée à Paris il y a quelques jours, par plusieurs groupuscules fascistes, avec comme toile de fond un discours partagé sur les réseaux sociaux, qui rappelle l’OAS de triste mémoire et les ultras partisans de l’Algérie française. Ce n’est pas encore le raz-de-marée, mais certains signes observés et parfois montrés à la télévision ont de quoi inquiéter, dans un pays où le thème des droits de l’homme sert toujours d’alibi et de justification purement médiatique. « Après le défilé des néonazis au cœur de la capitale française, Paris, une manifestation qui in fine a très peu choqué, voilà l’ère des distributions alimentaires racistes », dénonce un site maghrébin. « Même dans l’humanitaire on commence à verser dans la ségrégation, entre ceux qui méritent qu’on les nourrisse et les autres qu’on laisse végéter dans la faim », accuse Tunisie numérique. « Le pire de l’humanité : le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l’ethnie, le tri en fonction de la religion ». C’est à l’aide de ces expressions que des responsables aux solidarités à la mairie de Paris se sont élevés contre de telles pratiques, initiées par des associations caritatives venant en aide aux SDF. C’est à la suite de la diffusion d’un reportage par la chaîne BFM TV que les deux responsables ont saisi la préfecture de police de Paris, afin de dénoncer un dérapage monstrueux. « On ne donne qu’aux Blancs. (…) Tous les profiteurs, que ce soit les Malgaches, les Roumains, les Pakistanais par centaines, les Noirs et les Arabes évidemment, on ne leur donne pas, on ne va pas s’abaisser à leur donner un sandwich ». Le ton est donné par une activiste. Des propos qui ont même été relayés par une chaîne de télévision, sous motif de liberté d’expression. La « préférence nationale », une approche xénophobe développée par l’extrême droite, est ainsi assumée de manière ouverte et sans équivoque. Indignés, les deux adjoints de la maire de Paris ont demandé au préfet de police d’interdire ces actions ouvertement racistes, rapporte le média tunisien, qui relève que « ces humanitaires pas comme les autres servent des petites quiches avec de la saucisse », des produits à base de porc qui de fait excluent les sans-abris de confession musulmane. « Les nôtres avant les autres », c’est le nouveau principe, qui semble désormais animer quelques associations, minoritaires certes, mais qui font beaucoup de bruit. « Pas de soupe, pas de dessert, les nôtres avant les autres ». Ce sont là des slogans véhiculés par des associations qui affichent ouvertement leurs tendances racistes. Un phénomène qui ne concerne pas uniquement la France, mais touche de nombreux pays de l’Union européenne. Les élections européennes du 9 juin prochain vont servir de baromètre et de grille de lecture concernant l’évolution de l’extrême droite dans le vieux continent.

Mohamed Mebarki

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