Le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique était l’invité de l’émission « 60 minutes éco » de la chaîne III de la radio nationale diffusée jeudi. En une heure, Ali Aoun a exposé les grandes lignes tracées par son secteur dans le but de redresser l’économie algérienne et d’atteindre un niveau de performance, qui permet à celle-ci de répondre en quantité et en qualité au marché local et l’exportation. D’emblée, il a souligné que la politique industrielle est basée sur l’exploitation des ressources minières incroyables dont dispose l’Algérie. Tout en énumérant les ressources exploitées ou en voie de l’être, il a indiqué que l’Algérie recèle de « pas mal de ressources qui vont permettre au secteur industriel de décoller de manière appréciable ». « L’exploitation de la manne minière a déjà commencé à donner ses fruits » a-t-il affirmé en s’appuyant sur l’exemple du secteur des matériaux de construction. « Tout ce qui est ciment, faïence, briqueterie, tous les matériaux de construction ont été intégrés dans leur procédé de fabrication des matières premières locales », a-t-il déclaré. A propos de l’intégration de l’industrie automobile, il a expliqué qu’elle nécessite beaucoup de composants. « Aujourd’hui, la relance timide de l’industrie automobile a permis d’identifier quels sont les intervenants au niveau local de fabricants de certains composants, et il y en a », a-t-il indiqué. « D’ailleurs, une des marques qui a démarré à Oran a signé une convention de fourniture d’éléments entrant dans l’industrialisation de ses véhicules. Une dizaine d’opérateurs lui fournissent et vont lui fournir des composants », a-t-il affirmé, avant de préciser que « le grand problème dans l’industrie automobile, c’est l’homologation des composants produits localement, parce qu’un fabricant d’une marque a un cahier des charges qui arrête les normes des composants qu’il doit mettre dans ses véhicules ». « Soyons patients. Cette industrie est certes génératrice de beaucoup de main-d’œuvre et permet d’améliorer le confort des citoyens algériens, mais il faut être patient. Il y a des priorités avant l’industrie de l’automobile », a-t-il mis en exergue. Pour ce qui est du secteur de l’électroménager, il a affirmé que « depuis deux ans, l’Algérie n’importe plus d’électroménager ». « Tout ce que vous voyez comme électroménager importé ne rentre pas de manière régulière », a-t-il dit ajouté. « Aujourd’hui, 90 % des besoins du pays en électroménager sont satisfaits par l’industrie algérienne, aussi bien privée que publique », a-t-il dit. « Je peux annoncer aujourd’hui, pour tout ce qui est réfrigérateur, l’élément essentiel qui permet l’intégration à 70 % est le compresseur, et il est fabriqué localement. Dans la machine à laver, l’élément essentiel est le moteur qui fait tourner le tambour et il est fabriqué localement. Donc, il y a une intégration qui commence à voir le jour », a détaillé le ministre. « Tout ce qui est articles électriques, prises, câbleries… l’Algérie satisfait aujourd’hui 100 % de ses besoins. Il reste à mobiliser les producteurs sur la qualité et la sécurité des produits », a-t-il insisté. Tout en qualifiant le secteur de la transformation des produits agricoles ou l’agroalimentaire de mine d’or, il a tenu à souligner la nécessité de l’intégration des produits agricoles dans un tissu industriel qui commence à apparaître dans certaines régions ». Ali Aoun n’a pas manqué également d’évoquer la situation du textile algérien, qui était une fierté jusqu’aux années 2014, 2015, 2016, avant de connaitre « un coup très dur », ce qui n’a pas permis à ce secteur de rester productif, du point de vue qualitatif et quantitatif ». Concernant l’industrie du médicament, il a indiqué qu’elle « est dépendante à 80% des matières premières et intrants dans les formulations ». « Malgré qu’on couvre pratiquement autour de 75 % et 80 % d’ici la fin de l’année, de nos besoins, nous restons dépendants des matières premières importées », a-t-il précisé. « 2024 sera l’année du lancement de deux ou trois projets pour fabriquer des principes actifs et des matières premières pour intégrer autour de 40% à 50 % l’industrie du médicament », a-t-il conclu.
Mohamed Mebarki
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