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Bataille électorale : Une victoire symbolique des femmes

À un peu plus de trois mois de la présidentielle, seuls trois candidats ont affiché leur ambition de devenir président de la République. Deux d’entre eux sont des femmes, une première dans les annales politiques algériennes. Après Zoubida Assoul, qui a annoncé, début mars, son intention de briguer la magistrature suprême, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a décidé, hier samedi, de se lancer elle aussi dans la bataille. Pour l’heure, seul Belkacem Sahli, de l’Alliance Nationale Républicaine (ANR), a décidé de se mesurer aux deux dames, en attendant bien sûr d’autres candidats dans les prochains jours. Ce n’est pas la première fois qu’une femme politique décide de briguer la magistrature suprême. Louisa Hanoune l’a déjà fait, à trois reprises, dans le passé. En 2004, 2.009 puis en 2014, la pasionaria du PT, qu’elle dirige depuis 34 ans, s’est classé, à chaque fois, en troisième ou quatrième position. Elle a toujours contesté les résultats annoncés et accusé les autorités de fraude. Mais au nom de « la stabilité » nationale, et sans doute dans le but de pouvoir vulgariser son projet, elle descend dans l’arène à chaque fois que l’occasion se présente. Avant elle, la défunte Chalabia Mahdjoubi avait tenté, elle aussi, de se porter candidate à la magistrature suprême. Mais à cause d’une base militante très limitée, elle n’avait jamais réussi à franchir le cap des intentions. C’est cependant la première fois que deux femmes se présentent à l’élection présidentielle. Il ne s’agit pour l’instant que d’une intention, puisque pour être candidat à part entière, il faudra avant tout dépasser l’écueil de la collecte des parrainages et de l’avis favorable et définitif, de l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE). Une œuvre délicate, mais qui ne fait pas peur aux deux militantes. « Je vais me battre », avait promis la présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), Zoubida Assoul, lorsqu’elle avait fait connaître son intention de se porter candidate. Mais le symbole est bien là, et cela peut offrir de nouvelles perspectives à d’autres femmes désirant se lancer dans la politique. C’est en soi une victoire, en attendant le changement auquel aspirent les deux dirigeantes politiques. Cependant, face à une société patriarcale, les deux femmes risquent de se heurter à un sexisme qui ne s’est jamais démenti. Là encore, Assoul a déjà répondu, mettant en avant son expérience de juge dans une région réputée conservatrice, Khenchela. « Contrairement à ce qui se dit, je n’ai jamais senti de discrimination par le fait que je suis une femme. Au contraire, j’avais perçu que des hommes avaient plus confiance en moi pour leur rendre justice que dans des collègues hommes. C’est la preuve que les Algériens ne regardent que la compétence », a-t-elle répondu, avant de citer des aïeules prestigieuses à l’image d’El Kahina, Lala Fatma N’Soumer, Djamila Bouhired et ses compagnes d’armes… Des exemples à suivre. Néanmoins, ces deux candidatures peuvent se télescoper : les deux politiciennes ayant fait partie, durant de longs mois, d’un groupe de partis politiques qui espéraient s’allier pour parvenir à un changement du système politique. Et contrairement aux affirmations de certains acteurs de cette mouvance, chacune va désormais faire cavalière seule. Même si Assoul ne ferme pas la porte à la possibilité de voir son parti soutenir un autre candidat, « s’il présente de meilleurs atouts ». Franchira-t-elle le pas ?   

Akli Ouali

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