La candidature de Louisa Hanoune à la présidentielle du 7 septembre était quelque chose de couru d’avance. Hier samedi, elle a été officiellement actée par le Conseil national du parti, qui a plébiscité à la majorité sa secrétaire générale. Juste après son investiture, Louisa Hanoune a pris la parole, soulignant d’abord « l’énorme responsabilité » que représente pour elle la décision de son parti. « Compte tenu des défis », ajoute-t-elle, considérant cette participation, différente des précédentes, « car il s’agit d’une élection présidentielle particulière, au regard du contexte, national, régional et international très dangereux. » « Notre participation est un moyen d’imposer des solutions nationales aux problèmes algériens », argumente l’inoxydable cheffe du PT, qui revendique pour sa formation « l’audace de rompre avec toutes les politiques réactionnaires et avec les institutions obsolètes, héritage du système du parti unique », indique-t-elle encore, promettant de « défendre le projet politique et social de son parti dans l’ensemble des régions du pays ». Le programme qu’elle compte défendre pendant la campagne électorale, après avoir surmonté l’écueil des signatures, qui semble être une formalité au vu de l’ancrage territorial du parti, propose « des mesures concrètes pour améliorer la vie quotidienne des électeurs, en s’appuyant sur une analyse rigoureuse des problèmes actuels en vue de solutions efficaces et durables. » Mais par-delà de grandes lignes qu’elle aura toute la latitude de décliner lors des meetings, il convient aujourd’hui de s’arrêter sur cette candidature et de ce qu’elle représente par rapport au contexte électoral, qui marque indubitablement un tournant majeur, dans le sillage des précédentes candidatures. En effet, Hanoune est un visage majeur et inamovible du paysagé politique national, depuis le début des années 1990, dirigeant d’une main ferme le PT. Elle est aussi une figure de l’opposition, se montrant sans concession sur sa liberté de ton et de manœuvre. Avec son entrée en lice, la campagne électorale va connaitre une accélération et verra certainement dans les prochains jours d’autres candidats sortir de leur réserve.
H. Khellifi
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