C’est désormais officiel: la dynamique de réouverture du cinéma Variété de la capitale des hauts plateaux est mise en branle. La question, qui a fait couler beaucoup d’encre depuis plus de trois décennies, est effectivement prise en charge par l’actuelle équipe communale. Faisant de son mieux pour doter le chef-lieu de la deuxième wilaya du pays en nombre d’habitants d’une salle obscure, Hamza Belayat, le premier magistrat de la cité, est en passe de tenir son engagement.
Le processus de réhabilitation de la salle, ravagée par un spectaculaire incendie au début des années 1990, est en marche. Ainsi, Sétif -un pôle économique national de premier plan- est, depuis presque 30 ans, sans cinéma. Au grand dam des férus du septième art, lesquels ne manquant aucune occasion pour revenir à la charge. Mettant à profit la tenue de la dernière édition des journées internationales du court métrage de Sétif, organisées du 4 au 7 mai, en marge du 79ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945, plusieurs professionnels du cinéma algérien ont, une fois de plus, interpellé le maire de la ville, ne restant pas de marbre. L’opération est confiée à Urbagest, le nouvel établissement communal à caractère industriel et commercial. Le choix n’est pas fortuit. En procédant de la sorte, les gestionnaires de la cité veulent non seulement gagner du temps mais éviter les sempiternels problèmes des procédures administratives. « Le feu vert de l’expertise de la structure ne souffrant d’aucune anomalie nous permet d’entamer l’étanchéité de la toiture et d’engager un bureau d’études spécialisé dans la sonorisation, l’acoustique, la climatisation et les équipements de projection. La question du revêtement mural de la salle, d’une capacité de 450 places, n’est pas éludée. Nous ferons le maximum pour être à la hauteur de la confiance de l’assemblée communale. Ce type de projet est nécessaire et indispensable pour nos équipes, ne manquant pas de technicité et de savoir-faire », nous confie Hamoudi Belbacha, le directeur général d’Urbagest. « Il est prématuré de fixer une date d’achèvement des travaux, estimés à 20 milliards. Nous ne ménagerons aucun effort pour la livrer avant mai 2025, coïncidant avec le 80ème anniversaire de mai 1945. L’augmentation des prix de certaines matières premières et certains équipements, qui dépasseraient de loin l’ancienne étude estimée à 13 milliards, est une épine », précise notre interlocuteur. Hani Boudjemline, vice-président du conseil communal chargé du technique et du développement, estime, quant à lui, que la réouverture du Variété est un excellent point pour l’actuelle assemblée populaire communale : « Comme la piscine et les terrains de proximité, un cinéma est une petite entreprise économique, créatrice d’emplois et de richesses. La mise en service du Variété est une belle acquisition pour Sétif, en mesure désormais d’accueillir un projet cinématographique ou toute autre activité culturelle de grande envergure. Sa réouverture animera le centre-ville, ayant grand besoin de ce type d’équipement. Nous avons hâte d’assister à une projection ou un autre spectacle. Nous sommes heureux et fiers d’être à l’origine de la renaissance du Variété. Cette opération fait partie des innombrables réalisations de notre assemblée, faisant de son mieux pour redorer le blason de la ville ». « Après trois décennies de disette, notre ville qui disposait de quatre salles obscures va enfin renouer avec les projections cinématographiques, devant faire le bonheur de milliers d’inconditionnels du septième art. On souhaiterait que les gestionnaires de la salle pensent déjà à la relance du fameux ciné-club, suivi le plus souvent de débats », diront des jeunes, heureux d’apprendre une aussi bonne nouvelle. En attendant le jour-J, nos interlocuteurs ainsi que la masse des cinéphiles croisent les doigts pour que la « réhabilitation » de l’espace précité ne subisse pas le sort « réservé » au stade Mohamed Guessab, « matraqué » par les retards de réalisation et l’interminable feuilleton des avenants et révision des prix.
Kamel Beniaiche
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