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Hani Boudjemline dévoile la feuille de route de la commune de Sétif : « Un marché couvert moderne supplantera l’ancienne halle »

L’autre cheville ouvrière de l’exécutif communal populaire de la capitale des hauts plateaux qui remonte la pente petit à petit, Hani Boudjemline, vice-président chargé du technique et du développement, travaillant loin des zooms et de la toile, a bien voulu parler, en exclusivité à L’Est Républicain, de la mue de l’antique Sitifis, mise en « quarantaine » des années durant…

Où en est la mise à niveau de la ville, en « rade » depuis des années ?

La situation s’améliore de jour en jour. En nette progression, le taux de réalisation d’innombrables opérations démontre que le processus de mise à niveau de la ville est désormais huilé. L’assemblée est décidée à atteindre au moins 80 % du programme tracé. En dépit des difficultés rencontrées en cours de route, nous avons pu relever le défi. Concrètement, le stade des 1.000 logements sera inauguré le 5 juillet de l’année en cours. La commune a injecté dans cette opération 22 milliards, dont cinq pour la réalisation d’un mur de soutènement, lequel a mis fin à un sérieux problème de glissement du terrain. Doté d’une tribune de 500 places et d’un périmètre vert en gazon synthétique de dernière génération, l’équipement en question, qui sera géré par l’EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial, NDLR) du sport et de la jeunesse, rendra, j’en suis convaincu, des services incommensurables à la maison juvénile de cette partie de la ville. La piscine du parc d’attraction sera opérationnelle cet été. Privés d’un point d’eau des années durant, nos enfants vont devoir se baigner dans une piscine dont la réhabilitation aura couté 4,5 milliards. Lancée initialement dans le cadre du volontaire, la réalisation de l’école primaire d’Abid Ali, qui a fait couler beaucoup d’encre, a été reprise par la commune de Sétif pour un montant de 14 milliards. L’établissement rentrera en fonction dès la prochaine rentrée scolaire. La mise en service de la structure de douze salles de classe, d’une cantine et d’un terrain de jeux fera le bonheur de centaines de petits enfants de cet important pôle urbain. En parlant des infrastructures scolaires, la réhabilitation de l’école Bouchareb Roumili (ex-école des sœurs) est presque terminée. Il ne reste que la boiserie et le chauffage. L’école des frères Berchi ouvrira ses portes en septembre. Dans le cas où la direction de l’Education ne transférera pas les élèves du CEM (Collège de l’Enseignement Moyen, NDLR) Allem Mansour vers les frères Berchi, flambant neuf, les potaches d’Amardjia Abbes ayant besoin d’un grand lifting devront occuper l’établissement en question. Ceci n’est qu’une partie d’une feuille de route pléthorique en projets. 

Pouvez-vous être plus explicite ?

Une partie de l’observatoire du 8 mai 1945, un autre lourd héritage, sera inauguré le 5 juillet 2024. Nécessitant une manne financière de 100 milliards, le projet a été relancé suite au versement d’une cagnotte supplémentaire de 20 milliards. La situation du célèbre CEM Mohamed Khemisti, un lieu historique, nous indispose. On ne peut intervenir tant que les résultats de l’expertise technique ne sont pas connus. Une réflexion est engagée pour la transformation du collège en un espace culturel : bibliothèque, observatoire de musique ou autre.  La gestion antérieure du dossier du parc aquatique de la cité Laid Adahoui a fait perdre à la commune pas moins de sept milliards, alors que le projet, dans sa partie génie civil, avait dépassé le taux des 70 %. Véritable bijou architectural, le théâtre municipal d’une capacité de 330 places, inauguré en 1896, sera réhabilité. L’opération est confiée à « Urbagest », devant confier la restauration du plafond à une entreprise spécialisée.

Qu’en est-il du réseau routier, qui est gondolé et crevassé ?

La réhabilitation du réseau routier est l’une des principales priorités de l’assemblée. Redorer le blason d’un réseau de plus de 650 kilomètres n’est pas une mince affaire. La réalisation d’une opération aussi gigantesque nécessite du temps et une importante manne financière. Même si beaucoup reste à faire, nous avons réhabilité les routes du centre-ville et de la périphérie, à la grande satisfaction de nos concitoyens. Une enveloppe de 15 milliards sera injectée dans la rénovation du tronçon jouxtant l’hôtel Nova et une grande partie de la principale artère des 1.000 logements. Abordée par votre journal, la situation de la route longeant la clinique ORL est inscrite dans la feuille de route. L’entreprise en charge de l’amélioration urbaine va prochainement réhabiliter cette partie du réseau. Il en est de même pour la sortie sud (Ain Sfiha) et Abid Ali, nécessitant une manne financière de 19 milliards. Néanmoins, nos efforts buttent sur les interminables travaux de rénovation de différents réseaux, n’arrangeant pas les affaires de la commune se trouvant le plus souvent devant le fait accompli. L’absence de coordination entre les différents intervenants (eau, énergie, télécommunication et autres) occasionne d’importantes pertes à la commune, qui venait à peine de terminer de nouveaux travaux de réhabilitation du réseau routier. 

L’éclairage public fait-il encore grincer les dents ?

La ville de Sétif est désormais pionnière en matière de luminaire en LED (diode électroluminescente). Nous sommes les premiers en Algérie à utiliser des luminaires aux normes, agréés de surcroît par un laboratoire. La sempiternelle défaillance de l’éclairage public est un souvenir éphémère. Ce n’est pas du tout évident de régler le problème des pylônes constamment en panne, prendre en charge plus de 60.000 points lumineux et permettre à la ville de sortir de l’ornière. La mobilisation d’importants moyens financiers et l’engagement des équipes techniques de la commune ne ménageant aucun effort pour rendre service à la population sont à l’origine de la métamorphose. Pour atteindre l’objectif de 95 % d’éclairage public en LED à Sétif, nous allons acquérir 6.500 lampes pour une valeur de 9,5 milliards. L’éclairage est un volet important dans l’amélioration du cadre de vie du citoyen, ne connaissant pas les difficultés de la municipalité, qui est confrontée au gravissime vol des câbles plaçant des quartiers et artères dans le noir. Le phénomène n’épargne plus le tissu urbain. Mieux, les auteurs de ces méfaits n’ont pas attendu l’achèvement des travaux du tronçon rond-point de la zone industrielle jusqu’au pont d’Ain Trick, d’une longueur de trois kilomètres, pour voler un câble d’une valeur de 800 millions. Nous avons déposé plainte contre X. Pour mettre un terme à ce phénomène, on va opter pour des installations aériennes. Il faudrait, en outre, exercer un contrôle draconien sur les commerces des métaux ferreux et sanctionner sévèrement les receleurs. Les voleurs ciblent maintenant les tampons en fonte. La cité Gaoua a été dernièrement délestée de 40 tampons qu’il va falloir remplacer.

Il en est de même pour l’amélioration urbaine ?

Si l’opération des 1.000 logements n’est pas clôturée, la faute n’incombe pas à la commune de Sétif, chargée du réseau d’assainissement et de l’éclairage public, achevés à 100 %. A cause d’un problème financier, la DUCH (Direction de l’Urbanisme, de la Construction et de l’Habitat, NDLR) attendant une rallonge financière de sa tutelle n’a pu terminer les travaux inhérents au revêtement de la chaussée et des trottoirs. Comme la protection du cadre de vie du citoyen est notre principal cheval de bataille, l’amélioration urbaine des 450 logements « APC/Cnep » a été lancée pour un montant de 10 milliards. L’entreprise désignée a six mois pour finaliser l’opération, englobant les réseaux d’assainissement, les routes, l’éclairage public et les trottoirs. D’autres quartiers comme Gaoua, les 400 logements, Ain Sfiha et Sonatrach sont au programme. On fera le maximum pour relooker et réaménager les cités précitées avant la fin du mandat.

Ecornant l’image de la ville, la gare routière est un point noir, non ?

Effectivement, la situation de la gare routière n’est guère reluisante. Son état actuel est en contradiction avec les efforts de la commune et des autorités locales, ne lésinant pas pour que le chef-lieu de wilaya retrouve son lustre d’antan. Gérant le site depuis 2016, Sogral (Société d’exploitation des gares routières, NDLR) n’a pas appliqué les clauses du cahier des charges. Malgré les rappels de la municipalité -propriétaire des lieux-, l’exploitant n’a pas tenu ses engagements. Mieux, la gare a touché le fond de l’abîme, au grand dam des voyageurs, ne bénéficiant d’aucune commodité. Une telle situation ne va pas perdurer. Expirant dans une année, le contrat de Sogral qui n’a pas fait mieux ailleurs ne sera pas renouvelé.

Le marché couvert alimente encore les spéculations…

Un marché couvert alliant modernité et fonctionnalité supplantera l’ancienne halle calcinée par les flammes (pour rappel, la bâtisse a été incendiée le 22 août 2022, NDLR). A la charge d’un groupement de bureaux d’études locaux, la conception de la nouvelle structure est bouclée. Le délai de réalisation du nouveau marché comprenant 176 locaux commerciaux, un parking de 70 places et une terrasse ne dépassera pas les 12 mois. L’entreprise devant prendre en charge une telle opération estimée à 50 ou 60 milliards sera connue avant les congés, et ce, par voie de presse (avis d’appel d’offres). Les garanties données à tous les commerçants seront tenues. En l’absence de textes règlementaires accordant aux collectivités locales le droit de nouer des partenariats avec des investisseurs publics ou privés, la commune de Sétif ne pouvait donner suite à l’excellente proposition de Cosider qu’on ne présente plus.   

Pourriez-vous nous donner un aperçu sur les perspectives ?

L’expansion urbanistique de l’agglomération exige une autre gestion de proximité. Afin de rapprocher l’administration du citoyen, nous allons réaliser des délégations communales à Abid Ali, à Bir N’ssa et une autre au centre-ville, en lieu et place de l’ancienne direction des Affaires religieuses. Une enveloppe budgétaire de plus de 40 milliards sera consacrée à ces délégations où le citoyen pourrait retirer sa carte d’identité biométrique, sa carte grise et d’autres documents administratifs. Avant de procéder au bitumage de la chaussée et à la réhabilitation des trottoirs, un grand projet de rénovation du réseau d’assainissement du centre-ville, sur un linéaire de huit kilomètres, sera prochainement lancé. Pour ce faire, une enveloppe de 11 milliards est prévue.    

Entretien réalisé par Kamel Beniaiche

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