Comme annoncé dans notre édition de samedi dernier, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune réunira aujourd’hui la majorité des partis politiques agréés. Dans le texte d’invitation qui leur a été adressé, la présidence de la République explique que cette rencontre vise à permettre aux formations politiques d’exposer leurs « propositions et préoccupations », plus particulièrement à la veille de « rendez-vous électoraux importants ». Mieux, le document, que nous avons pu consulter, explique que « l’ordre du jour » de la rencontre est « ouvert ». Une manière de signifier que le chef de l’État était prêt à écouter. Tous les acteurs et les formations politiques, du pouvoir comme de l’opposition, ont reçu l’invitation de se rendre au Centre International des Conférences (CIC). Seuls le parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) et celui de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), dont la présidente Zoubida Assoul est candidate, ne seront pas présents, les deux formations n’ayant pas pris part aux dernières élections locales et législatives et ne disposant d’aucun élu national ou local. Certaines personnalités politiques à qui nous nous sommes adressés disent ignorer l’objectif de cette rencontre. Mais tous s’accordent sur un point : ils vont faire connaître leurs opinions, portant sur les aspects politiques, économiques et diplomatiques. Mais il s’agit surtout de réitérer des revendications déjà portées individuellement par certains, lors de leurs rencontres avec le chef de l’État, à savoir la nécessité d’ouvrir les champs politique et médiatique et la prise de mesures d’apaisement. Jusque-là, le chef de l’État a reçu des figures politiques nationales individuellement. Louisa Hanoune du PT, Youcef Aouchiche du FFS, Sofiane Djilali de Jil Jadid, Abderrezak Mokri, puis Abdelali Hassani Chérif du MSP, Abdelkader Bengrina du Mouvement El Binaa, ou encore les dirigeants du FLN et du RND ont tous été reçus à la présidence de la République et les discussions ont duré parfois plusieurs heures, selon des témoins. Depuis, le chef de l’État a décidé de rapprocher l’élection présidentielle, de décembre à septembre, sans consulter les partis politiques. Une décision que beaucoup ont déclaré ne pas comprendre, puisque le président de la République n’a expliqué son choix que plusieurs jours après l’annonce de la date officielle du déroulement du scrutin. Il a surtout expliqué qu’il s’agissait d’un choix technique et non politique. En outre, il a souvent appelé à « renforcer le front intérieur », ce sera d’ailleurs l’un des sujets qui seront très certainement abordés aujourd’hui. Cette rencontre se tient également à deux semaines de la convocation du Corps électoral par le président de la République. Le coup d’envoi effectif de l’élection présidentielle commencera le 8 juin et les candidats auront donc trois mois pour réunir les parrainages nécessaires à leur candidature et pour faire campagne. Une œuvre délicate en pleine saison estivale, maugréent certains d’entre eux.
Akli Ouali
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