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 ES Sétif : Où va l’entente ?

La formation sétifienne version Sonelgaz continue à broyer du noir, à collectionner les tartines, et à décevoir ses fans. La débâcle de Zabana a écorné davantage l’image de marque d’un Aigle Noir perdant son âme, son caractère et sa personnalité. Au grand dam de ses inconditionnels et des puristes, ne reconnaissant plus l’entente du «second souffle», du jeu raffiné et de la grinta. Si le collectif n’a pas été au rendez-vous, une fois de plus, le coaching d’Ammar Souayah, zappant depuis des semaines la traditionnelle conférence de presse d’avant-match, fait également débat et ses choix suscitent des interrogations.

L’incorporation de Guettaf au flanc droit de la défense, à la place du jeune Reguig, n’a pas été judicieuse. Le rappel de Chaabi «mis au placard» un certain temps, a impacté le rendement du pilier de la défense, payant cash le manque de compétition. La première titularisation du gardien Osmani, au chômage «technique» depuis l’entame de l’exercice, n’a pas rendu service au concerné et à l’équipe : «Ce qui fait mal n’est pas tant le naufrage, mais la prestation affichée», nous confie un groupe d’irréductibles ententistes. Et d’ajouter : «Ce qui est attristant et rageant à la fois, c’est de prendre l’eau contre une formation n’ayant rien d’un ogre. On a le sentiment de voir à chaque match un copier-coller. L’absence d’un leader et d’un esprit de révolte en rajoute une couche supplémentaire. On ne reconnait pas cette équipe ne ressemblant pas à notre mondialiste.» À l’issue de la déroute, le coach, le directeur sportif et le nouveau manager général ont tout fait pour fuir les micros et leurs responsabilités. Ils ont donc baissé les rideaux, manière de laisser passer l’orage, puis de sortir la tête de l’eau comme si de rien n’était. Prenant le train en marche juste après la fin de la phase aller, le technicien tunisien n’a pas ramené le plus attendu. Il n’a pas non plus tiré son effectif vers le haut. En matière de cohésion, d’automatismes et de discipline tactique, c’est la dèche. Adoubé d’un contrat en béton, Ammar Souayah a 36 mois pour trouver une ossature à une formation payant cash les tâtonnements d’une direction n’ayant aucune connaissance et notion du football, et de la compétition du haut niveau, en particulier. La déconvenue d’Oran démasque le bricolage et la fuite en avant d’une administration naviguant à vue. La nouvelle claque démontre clairement la faiblesse d’un collectif très faible pour endosser le maillot d’une institution nommée Entente Sportive Sétifienne. Le naufrage met à nu l’ubuesque casting de l’intersaison et le faux mercato hivernal. Au lieu de faire son mea culpa, de rectifier le tir, de penser à revoir sa copie, prendre le contact avec les authentiques ententistes, les «représentants» du nouveau propriétaire du club font tout pour déraciner l’Aigle Noir, l’éloigner de son environnement naturel et couper tous les moyens de communication. Ne retenant pas les enseignements de la controversée présentation du collectif à Aïn Benian, très loin d’Aïn El Fouara, les décideurs de l’ESS persistent et signent, tiennent deux conférences de presse à… Ben Aknoun. Cette manière de faire a été dénoncée par la presse ne caressant pas dans le sens du poil. Pléthorique en non-dits, ce procédé a courroucé les socios. La «délocalisation» du point presse de présentation d’Abdelkrim Bira n’est pas fortuite. Partisans du monologue, les «concepteurs» de la conférence à Ben Aknoun n’aiment pas les questions qui fâchent et les voix discordantes… 

Abdelkrim Bira porte-parole dites-vous?

Allergique au discours contradictoire, le propriétaire de l’ESS, opère de nouveaux changements et confie à Abdelkrim Bira trois fonctions en même temps. Le technicien est à la fois «porte-parole», manager général et responsable de la formation. C’est ce qu’on appelle, trois en un. Afin de connaitre les grands axes de sa feuille de route, L’Est Républicain prend attache avec l’ancien coach de l’Aigle Noir des années 1990. Dans un premier temps, le technicien affable et courtois comme à l’accoutumée n’a trouvé aucun inconvénient à assouvir notre curiosité. Au moment de concrétiser, il nous invite à «passer» par le porte-parole du groupe Sonelgaz. La SSPA/ESS est une filiale disposant de tous les organes de gestion, non? Ladite société par actions est tout sauf un quelconque service de distribution de l’énergie. On ne gère pas, faut-il le rappeler une fois de plus, une société sportive comme n’importe quelle boite administrative. S’apparentant à une forme de rétention de l’information, ce «refus» diplomatique ouvre la brèche à moult interrogations. Si Abdelkrim Bira (porte-parole) n’est pas habilité à répondre à un journaliste du «coin», ne pouvant de surcroit faire son travail convenablement, sans l’aval d’en haut, c’est qu’il n’a pas réellement carte blanche? Il n’a pas non plus toutes les cartes en main. À suivre…

Kamel Beniaiche

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