La Cour pénale internationale a déclaré hier avoir émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis dans la bande de Ghaza. Dans un communiqué diffusé le même jour, le procureur général notifie que « sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par son bureau, il y a des motifs raisonnables de croire que Benjamin Netanyahu, le Premier Ministre d’Israël, et Yoav Galant, son ministre de la Défense, portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire de l’Etat de Palestine dans la bande de Ghaza à partir du 8 octobre 2023 au moins ». « Le fait d’affamer délibérément des civils comme méthode de guerre en tant que crime de guerre, le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé, l’homicide intentionnel, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que crime de guerre, l’extermination et/ou le meurtre en tant que crime contre l’humanité, la persécution en tant que crime contre l’humanité, et d’autres actes inhumains en tant que crime contre l’humanité », énumère le communiqué de la CPI. « D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis », indique le document, qui avertit que « de nombreuses zones de Ghaza sont déjà en proie à la famine, qui menace de se propager à d’autres parties du territoire ». Un verdict sans appel ! Finalement, le pressing judiciaire mené par l’Algérie, l’Afrique du Sud et la montée spectaculaire de l’opinion publique occidentale n’auront pas été vains à l’issue d’un long processus au sein duquel des membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, particulièrement l’Algérie, ont joué un rôle majeur dans la dénonciation du génocide exécuté par l’armée israélienne contre la population palestinienne. Un épilogue attendu au regard des épais dossiers contre l’Etat sioniste sur le bureau du Procureur général de la CPI. A rappeler également que l’Algérie est l’un des premiers à ouvrir le bal en déposant dès le 8 novembre 2023, une plainte formelle contre le Premier ministre israélien. L’Algérie a été vite rejointe par cinq autres pays. De lourdes charges qui s’ajoutent à celles que le procureur Karim Khan avait déjà commencé à documenter dès 2021. Finalement, ce que les Américains redoutaient et qu’ils ont tout fait pour éviter, en « usant de menaces à peine voilées en direction de la juridiction internationale est arrivé. Maintenant, quelle sera la réaction de la Maison Blanche ? En 2021, les Etats-Unis ont annulé le décret signé par Trump qui mettait en place des sanctions contre le personnel de la CPI, mais s’opposent toujours aux enquêtes menées par la juridiction internationale, relatives à l’Afghanistan et à Israël. Désormais, les déplacements de Netanyahu et Gallant, mais aussi de Yahya Sinouar, chef du Hamas dans la bande de Ghaza, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, chef de la branche armée du Hamas et Ismail Haniyeh, chef de la branche politique du mouvement, qui sont sous le coup de mandats d’arrêt, seront limités qui n’ont pas ratifié les conventions de la CPI. Hier, Joe Biden a jugé « scandaleuse » la décision du procureur de la CPI, en assurant qu’il n’y avait pas d’équivalence entre Israël et le Hamas. « Je vais être clair : quoi qu’insinue le procureur, il n’y a pas d’équivalence entre Israël et le Hamas, il n’y en a aucune, a-t-il écrit dans un communiqué. « La France et l’Union européenne doivent en prendre acte en décrétant un embargo sur les livraisons d’armes et en décidant de sanctions contre le gouvernement israélien », ont estimé des responsables de la France insoumise, ainsi que du PCF. Désormais, les déplacements de Netanyahu et Gallant, mais aussi de Yahya Sinouar, chef du Hamas dans la bande de Ghaza, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, chef de la branche armée du Hamas et Ismail Haniyeh, chef de la branche politique du mouvement, qui sont sous le coup de mandats d’arrêt, seront limités aux pays qui n’ont pas ratifié les conventions de la CPI. Le Hamas n’a pas manqué par ailleurs de dénoncer « les tentatives du procureur de la Cour pénale internationale d’assimiler la victime au bourreau en émettant des mandats d’arrêt contre un certain nombre de dirigeants de la résistance palestinienne ». Dans un communiqué envoyé à Al Jazeera, le Hamas a estimé que « la demande de mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant était arrivée sept mois trop tard ». Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre d’extermination contre Ghaza, qui a déjà fait environ 115 000 morts et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10 000 disparus dans un contexte de destruction massive et de famine ayant coûté la vie à des enfants et à des personnes âgées.
Synthèse M. Mebarki
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