Les habitants de la partie ouest de la wilaya de Skikda lancent un appel pressant aux autorités locales pour programmer un projet visant à relier les communes de cette zone à l’autoroute Est-ouest. Il s’agirait de réaliser un axe routier à doubles voies reliant la ville côtière de Collo à Aïn Bouziane, en traversant les communes de Kerkera, Tamalous, Bini El Ouiden, Oum Toub, Béni Ouelbane et Sidi Mezghiche.
Un tel projet, qualifié de « rêve » par la population, contribuerait sans aucun doute à faciliter la fluidité de la circulation automobile, d’autant que la route nationale 85 reliant Collo à Constantine connaît une forte congestion tout au long de l’année, situation qui s’aggrave encore pendant la période estivale. Les habitants estiment que ce projet de route à quatre voies, ou contournement d’Aïn Bouziane-Collo traversant sept communes, permettrait non seulement de soulager la pression sur le réseau routier actuel, mais ouvrirait également de larges perspectives pour la promotion et le développement du tourisme ainsi que pour l’activité économique et commerciale de cette région riche en potentialités. Ils soulignent qu’une telle infrastructure aiderait à concrétiser un développement réel et global dans l’ouest de Skikda, au bénéfice des populations locales, tout en permettant la création d’emplois pour les jeunes. Le projet viendrait en outre renforcer l’activité commerciale le long de la route nationale 43 reliant Skikda à Jijel, dynamisée par l’activité croissante du port de DjenDjen et du complexe de Belara, le chantier naval d’El Milia. Dans un autre registre, les citoyens appellent les autorités centrales, notamment le ministère des Transports, à ouvrir une ligne maritime reliant la ville de Skikda à la commune de Collo à (ouest) et à celle de La Marsa (est). L’objectif serait de contribuer à la relance du tourisme dans la région, particulièrement durant la saison estivale, et de permettre aux citoyens de se déplacer plus aisément d’une rive à l’autre. Le grand rêve des habitants de la capitale historique du 20 août 1955 reste en effet de voir Skikda reliée, via sa station maritime, à un certain nombre de villes côtières comme Jijel, Béjaïa et la capitale Alger. Selon certains citoyens, l’ouverture de cette ligne maritime, ne serait-ce qu’une ou deux fois par semaine, faciliterait grandement le transport des voyageurs vers d’autres wilayas, d’autant que Skikda ne dispose pas d’aéroport. Concernant le futur accès routier devant relier le port de Skikda à l’autoroute Est-ouest, les citoyens attendent encore avec impatience sa concrétisation, cette infrastructure étant vitale et stratégique. Le ministère des Travaux publics a d’ailleurs entamé les procédures d’annulation du contrat avec les parties concernées. Pour rappel, ce chantier a connu un retard important en raison de nombreux obstacles, à commencer par le changement d’étude et les problèmes liés aux procédures d’expropriation des terres qui se sont poursuivies jusqu’en 2016. S’ajoutent à cela le manque de moyens humains et matériels des institutions chargées, les retards de paiement des cotisations des travailleurs, ainsi que l’abandon par l’entreprise portugaise initiale, en grande partie à cause de problèmes internes. Cette infrastructure routière, pour laquelle une enveloppe financière totale d’environ 30 milliards de dinars avait été allouée à l’époque, avait pourtant dépassé 30 % d’avancement lorsque les travaux du tronçon de 31 kilomètres d’El Harrouch au port, traversant quatre communes, avaient démarré en 2014. Inscrite parmi les treize projets du schéma directeur des autoroutes prévoyant leur interconnexion, cette liaison permettra d’assurer une meilleure fluidité pour les poids lourds et le transport de marchandises, grâce au trafic du port qui reliera l’est du pays. Elle contribuera aussi à redynamiser le tourisme dans la wilaya.
Djamel Dib
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