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Violence dans les stades : Faut-il arrêter toutes les compétitions ?

La mort tragique du jeune supporteur du MC Alger, touché par un jet de pierre après un match de championnat ayant opposé Magra à l’équipe algéroise, et les circonstances dans lesquelles a eu lieu le drame viennent une fois de plus d’interpeller aussi bien les pouvoirs publics que les responsables du foot à tous les niveaux ainsi que l’opinion nationale d’une manière générale. Le jeune supporteur a succombé à sa blessure après un mois dans le coma. Une épreuve terrible pour sa famille d’abord que tous les messages de compassion et de solidarité n’arrivent pas à consoler, et un sujet d’une actualité brûlante que l’on discute sur les plateaux de télévision, sans arriver toutefois à identifier les causes profondes d’une telle calamité qui a fait des stades algériens un lieu de défoulement, un exutoire où le malaise que vit la jeunesse algérienne est exprimé le plus souvent avec fracas, dans une ambiance marquée par la montée des comportements tribaux et l’esprit régionaliste rétrograde. Anciens joueurs, journalistes et consultants TV, chacun va de sa rengaine pour tenter d’expliquer un phénomène « social », qui s’enracine de plus en plus dans une société ayant perdu beaucoup de ses repères. Il est très significatif de constater que la fédération algérienne de football soit dépassée par une déferlante face à laquelle elle se contente malgré elle de regretter et de déplorer sans plus. Dans un de ses messages de dénonciation, la FAF « appelle à l’unité de la famille du football afin de combattre ce fléau et d’empêcher les éléments perturbateurs et les récidivistes de nuire à notre discipline ». « Il est impératif de mettre fin à ces comportements destructeurs pour préserver l’intégrité du jeu et la réputation de notre sport », estime l’instance fédérale, sans proposer de solutions. La FAF déclare qu’elle refuse de rester passive face aux scènes choquantes et horribles qui se déroulent dans certains stades, mais n’agit nullement en conséquence. Elle « constate avec regret et déplore vivement la montée de la violence dans certains stades, une tendance qui ternit l’image de notre sport national », mais n’offre aucune perspective dans le cadre d’une démarche concertée. « Ces comportements sont totalement inacceptables et la fédération n’a aucune tolérance envers de tels actes qu’elle condamne fermement », souligne-t-elle, alors que ses responsables savent pertinemment qu’au moins une partie de la solution est de son ressort. A titre d’exemple, la complaisance avec laquelle ils ont traité l’affaire de Belaïli le récidiviste à la suite de son comportement odieux à l’encontre d’une arbitre, illustre bien la passivité de la fédération et de la ligue. « La préservation de l’intégrité du jeu et la réputation » du foot passe par un long processus d’assainissement à tous les niveaux. « La FAF reste convaincu qu’avec l’aide de la famille du football, elle peut éradiquer le fléau de la violence dans nos stades, et reste déterminée à soutenir toutes les initiatives visant à promouvoir le fair-play, le respect dans le football ». Comme elle « appelle toutes les parties prenantes, notamment la presse sportive à apporter leur concours afin de contribuer à faire valoir les valeurs nobles de l’esprit sportif ». Rien que des slogans sans aucun effet. Ne faut-il pas arrêter toutes les compétitions, puisque cela ne portera aucun préjudice à l’équipe nationale ?

Mohamed Mebarki

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