Assommé par la claque de Zabana, le onze sétifien se retrouve dans une situation inconfortable, à trois journées de la fin d’une saison à mettre aux oubliettes. S’il voulait sauver la mise et laisser la porte ouverte à une nouvelle aventure continentale ou arabe, il ferait mieux de très bien négocier le virage de Magra. Une manière de tourner la page de l’affront subi le week-end dernier et de retaper un moral abimé par les récurrentes sorties de route. Les hommes d’Ammar Souayah ne maitrisant plus rien, ils n’auront pas la tâche facile devant un adversaire jouant gros. Se trouvant à quelques longueurs des sables mouvants, les visiteurs, pas faciles à jouer hors de leurs bases, ne se déplaceront pas en victimes expiatoires au chaudron, où les inconditionnels de la locomotive du sport à Sétif vont certainement hausser le ton et exprimer leur courroux. N’étant plus maitres de leur destin, les Noir et Blanc n’ont pas le choix. Ils devront passer cet écueil et attendre d’éventuels faux pas des autres candidats au « soleil ». Les gars d’Aïn El Fouara ne sont pas là, puisque l’enjeu de la confrontation est de taille. Son issue est incertaine. Les partenaires de Ziti, qui n’a pas l’intention de terminer sa carrière chez lui, où il n’est plus un « pilier », n’ont donc plus droit à l’erreur. Comme Magra n’a pas encore assuré son maintien en Ligue 1, la mission des ententistes ne sera pas de tout repos. La pression de leurs socios, gardant en mémoire la déconvenue d’Oran, ne joue pas en faveur des partenaires de Chaabi, habités par le doute. À trois journées de la fin d’un exercice n’ayant rien de transitoire, Ammar Souayah et ses hommes sont, le moins que l’on puisse dire, coincés entre le marteau et l’enclume. Sachant qu’ils ne devancent l’USMA (cinquième au classement) que d’un petit point. Avec deux matchs en moins, les gars de Soustara n’ont pas dit leur dernier mot. Donnant droit à une nouvelle participation à la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF), seul trophée manquant à sa belle et riche vitrine, la quatrième place au classement général n’est pas à la portée des serres d’un Aigle noir naviguant à vue. Se retrouvant sur une corde raide, les Noir et Blanc, qui avaient donné la réplique à l’US Souf dans un chaudron vide, vont devoir — cette fois — affronter à la fois le NCM et leur public, pas du tout disposé à avaler une énième couleuvre. Emboitant le pas à ses employeurs très allergiques à la presse locale — couvrant le quotidien de l’ESS depuis des lustres — le technicien tunisien, dont le discours anesthésiant n’a plus d’effet, est appelé à trouver une autre mixture pour permettre à son équipe de développer du beau jeu, convaincre, rebondir et grappiller de nouveaux points. Étant « persona non grata » à l’entente, qui n’est pas la NASA, la presse n’ayant pas le droit de s’approcher du porte-parole sans le feu vert du porte-parole d’en haut, ne dispose pas de la moindre donnée pour informer l’opinion sportive en général et les inconditionnels de l’ESS en particulier. La rétention de l’information nous empêche donc d’avoir une idée à propos des absents, des blessés et de l’effectif devant croiser le fer avec le NCM, lequel voudrait surprendre son vis-à-vis et prendre, le cas échéant, sa revanche, puisqu’il a été défait à l’aller sur un score d’un but à zéro.
Kamel Beniaiche
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