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Un congrès extraordinaire pour désigner son candidat : Le FFS rompt avec le boycott

C’est un vrai changement de braquet que la direction actuelle du Front des Forces Socialistes (FFS) a opéré, en annonçant sa participation à la présidentielle du 7 septembre prochain. La décision a été prise au terme d’une session extraordinaire du Conseil national, qui s’est déroulée pendant le week-end au siège national. Connu pour être un parti « boycottiste », n’ayant participé qu’une seule fois à la présidentielle, en février 1999, avec comme candidat son chef historique, Hocine Aït Ahmed qui s’est d’ailleurs retiré  le 13 avril, 1999 avec six autres candidats. Le FFS marque ainsi une rupture. Ayant toujours considéré les rendez-vous électoraux, depuis l’instauration du pluralisme politique, comme des « mascarades électorales », ce nouveau choix questionne quant à la différence perçue par le parti, comparé aux précédentes échéances présidentielles. En effet, en quoi la présidentielle du 7 septembre prochain diffère-t-elle, pour être jugée dans le communiqué du Conseil national comme « l’occasion d’une remobilisation politique pour la reconquête des espaces politiques démocratiques » ? « Cette élection présidentielle offre l’opportunité politique à toutes les élites patriotiques, ou qu’elles se trouvent, de sortir de leur passivité et d’agir pour éviter au pays de sombrer dans l’immobilisme et le statuquo », répond le communiqué. La décision du FFS, une formation politique qui a toujours inscrit au fronton de son combat le nationalisme, vient de son « éthique politique » et de sa « conscience de ses responsabilités historiques en ce moment crucial où se joue le destin de notre patrie », lit-on encore dans le texte du Conseil national. Ce dernier met en avant « une triple exigence », pour justifier aux yeux de sa base et de l’opinion en général son entrée en lice. À savoir : « la préservation de l’État national contre les manœuvres centrifuges, tendant à porter atteinte à son unité et sa souveraineté », « Réhabiliter le politique et la politique par le débat public » et enfin « Offrir aux Algériennes et aux Algériens une alternative politique qui fera émerger un puissant pôle politique patriotique, progressiste, démocratique autour d’un projet de refondation des bases institutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles du pays. » En participant à la rencontre entre le président de la République et les partis politiques, la semaine dernière, le FFS avait déjà donné un indice quant à son choix de présenter ou non son candidat. Reste pour la direction nationale, en particulier son premier secrétaire, Youcef Aouchiche, à convaincre les membres du congrès extraordinaire de la pertinence du choix. Une mission d’autant plus ardue que d’anciens membres du parti, nostalgiques d’une ligne anti-pouvoir, lui font un procès pour « trahison » des idéaux du parti.

H. Khellifi

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