La fédération algérienne de football éprouve énormément de difficultés pour pouvoir gérer ce qui reste de la saison 2024. Sa stabilité est menacée sérieusement et la situation qu’elle traverse à l’heure actuelle est jugée alarmante. Lors de l’assemblée générale ordinaire, qui s’est déroulée avant-hier au Cercle de l’ANP ; et où 80 membres seulement sur un total de 101 ont approuvé les rapports financier et moral pour l’année 2023, son patron a lâché une véritable bombe, en affirmant publiquement que l’instance fédérale croule sous une dette colossale de 800 milliards de centimes. Walid Sadi a révélé qu’une grande partie de cette dette est liée aux dépenses engagées par l’organisation du championnat d’Afrique des nations réservé aux joueurs locaux, qui avait eu lieu début de l’année 2023 en Algérie. Il a souligné en outre que depuis son élection en septembre dernier, il a trouvé l’instance fédérale dans une crise financière compliquée, le contraignant à rechercher de nouveaux bailleurs de fonds pour redresser la situation. Il est à rappeler qu’à la veille de son élection en septembre 2023, le patron de la FAF avait déclaré qu’un de ses objectifs prioritaires était de décrocher de nouvelles sources de financement. Depuis, il a réussi à obtenir le sponsoring de la société étatique des services portuaires, le groupe Serport, avant de signer avec le constructeur automobile chinois. « La fédération algérienne de football (FAF) et la SARL AUTO LEADER COMPANY, représentant exclusif de la marque « CHERY Automobile » en Algérie ont signé une convention de partenariat pour la période 2024-2027. Par ailleurs, il n’a pas manqué de saisir cette occasion pour lancer indirectement des critiques à ses prédécesseurs, Charaf Eddine Amara et Djahid Zefizef. Selon Hafid Derradji, qui a révélé des détails troublants concernant la gestion des ressources de la FAF sous la présidence de Zetchi. « Parmi les révélations les plus choquantes, il a été découvert que Zetchi avait transféré un million d’euros sur le compte de l’ancien entraîneur espagnol Lucas Alcaraz, sans l’accord des membres du bureau fédéral ». « De plus, d’autres transferts financiers injustifiés vers l’étranger ont été découverts, ainsi que la disparition de ressources financières qui auraient dû être collectées en vertu de contrats avec des partenaires nationaux et étrangers ». En plus des dettes, il a signalé d’autres irrégularités financières, qui plombent aujourd’hui les finances de la FAF et entravent sa capacité à fonctionner normalement. D’ailleurs, ces deux derniers n’ont pas été invités à assister à l’AG ; Walid Sadi ayant trouvé la justification de ne pas les convier dans le nouveau règlement stipulant que les présidents démissionnaires ne sont plus membres de l’AG. Quant à Raouraoua et Zetchi, on a appris qu’ils avaient décliné l’invitation. Peu importe les raisons, mais cela montre d’une manière flagrante l’état de dispersion dans lequel se trouve la FAF ; empêtrée dans des litiges comme l’affaire opposant l’USM Alger à la Renaissance de Berkane, le club marocain, portée devant le Tribunal arbitral du Sport à Lausanne. Les frais engagés pour payer les honoraires du collectif d’avocats étrangers chargés de défendre le dossier du club algérien ne sont pas pour arranger les choses ! D’autant plus que les enjeux en 2024 ne manquent pas, notamment pour l’équipe nationale qui s’apprête à entamer les éliminatoires de la coupe du Monde 2026.
Mohamed Mebarki
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