Le MSP a tranché dans, la nuit de vendredi à samedi, la très délicate question de qui représentera le parti islamiste à la présidentielle du 7 septembre prochain. Ce sera donc, le président du Mouvement, Abdelaâli Hassani Chérif, qui a été préempté à la majorité des membres du Madjliss Echoura, demeuré en session ouverte depuis l’annonce du chef de l’État d’organiser une présidentielle anticipée. Si le choix de Hassani Chérif fait quasiment consensus au sein des instances organiques, qui marquent ainsi une rupture par rapport aux cadors du parti fondé par le Mahfoud Nahnah, un d’entre eux, justement, n’est pas du tout satisfait que le choix ne se soit pas porté sur sa personne, alors qu’il se considérait comme une sorte d’héritier légitime de la préemption à la candidature du parti. Il est vrai que depuis son émergence sur la scène politique, à la faveur des premières élections pluralistes en 1997, se faisant élire député de M’Sila, Abderrezak Mokri, un blondinet au verbe tranchant, n’a cessé d’enchainer des mandats parlementaires (chef du groupe parlementaire plusieurs fois, vice-président de l’Assemblée Populaire Nationale [APN], plusieurs fois aussi), le tout en siégeant sans discontinuer dans les instances exécutives du parti, depuis mai 2013 jusqu’à mars 2023. Une telle longévité, 27 ans pour être exact, fait de lui l’un des personnages les plus inamovibles du paysage politique national et la tête de gondole du MSP. Mais son souhait de candidater à la présidentielle, pour se donner un destin national, en tant que président de la République, est désormais brisé, même s’il estime avoir les épaules et l’envergure. Dans sa page Facebook, Mokri ne cache pas sa bile suite à son éviction, s’insurgeant contre le mode de désignation du candidat, qui exclut selon lui « la compétition ». Il se console de sa déception « des contacts qui n’ont pas cessé », venant de « militants du parti et de citoyens qui me demandent pourquoi je ne suis pas candidat. » « Pour lever toute équivoque, je confirme ce que j’avais régulièrement dit, à savoir que ma volonté est grande de diriger notre pays et j’en suis capable, afin d’aider à son développement et à sa renaissance entre les nations. Moi je ne suis pas maitre de la décision dans le parti et au niveau des autorités », écrit celui le prétendant recalé, qui affirme avoir refusé un poste de ministre du temps des présidents Zeroual et Bouteflika. « Le meilleur choix étant le choix de Dieu, je confirme néanmoins aux citoyens et aux militants qui portent un intérêt à ma candidature que je porte une vision et que j’ai la capacité de diriger mon pays, à faire de lui une puissance émergente et je suis convaincu que l’opportunité finira par se présenter et je me battrai pour rendre possible ma candidature, pour l’intérêt de l’Algérie, avec des hommes d’honneur. » En attendant la prochaine présidentielle, en septembre 2029, Mokri, qui n’est même pas dans l’instance exécutive du MSP, doit se préparer à une longue traversée du désert, loin des soubresauts et des rebonds de la scène politique nationale, agitée par les bruits de couloirs et les chuchotements de la présidentielle du 7 septembre. Chacun son heure !
H. Khellifi
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