Lors d’une conférence de presse animée dans l’après-midi d’avant-hier, dimanche 26 mai, au siège de l’unité d’Oum El Bouaghi de l’Algérienne Des Eaux (ADE), le directeur, Salah Atoui, a dressé un bilan sur les activités de cet organisme public. Taux d’approvisionnement, populations desservies, créances et opérations de rénovation : il a donné tous les chiffres.
Salah Atoui a fait état de l’existence d’un réseau d’une longueur de 1.779 kilomètres, dont plus de 494 kilomètres d’adduction et près de 1.285 kilomètres de distribution. Ce réseau dessert une population estimée à plus de 835.000 habitants, répartie sur une superficie globale d’environ 632.565 hectares, a-t-il précisé. Les capacités de stockage, d’un volume de 74.445 mètres cubes pour un total de 58 réservoirs, permettent une autonomie de 24 heures, a-t-il ajouté. La même source a également fait état de 71 forages sous sa responsabilité et d’une dizaine de stations de pompage.
Un taux de raccordement de 95 %
Ces moyens dont dispose l’ADE Oum El Bouaghi ont permis d’atteindre un taux de raccordement global de 95 % dans les 15 communes qu’elle chapeaute, soit un total de 632.665 habitants. De plus, 67 mechtas sont également gérées par l’ADE, tandis que les 15 communes restantes sont gérées par les communes elles-mêmes. La production globale de l’ADE s’élève à 120.000 mètres cubes par jour (90.000 mètres cubes d’eau superficielle provenant du barrage du bassin d’Ourkis et 28.000 mètres cubes d’eau souterraine issue des forages) au cours des deux premiers trimestres de l’année 2024.
Le barrage d’Ourkis, une aubaine
En matière de production superficielle pour l’alimentation en eau potable, cette unité de l’ADE est alimentée par le seul barrage-réservoir d’Ourkis. Ce dernier approvisionne huit communes pour une population globale de 529.364 habitants, soit 83 % de la population totale desservie. Il s’agit des communes d’Aïn Beïda, Oum El Bouaghi, Aïn M’lila, Berriche, Aïn Kercha, Henchir Toumghani, Aïn Fakroun et Souk Naamane. Parmi les mesures entreprises par les services de l’ADE, le directeur a fait part de la mise en place d’un programme d’approvisionnement hebdomadaire, notamment pour les points stratégiques tels que les communes de Meskiana, Sigus et Fkirina. Dans ce cadre, ils ont acquis trois pompes. La troisième pompe du barrage d’Ourkis est fonctionnelle, après une perturbation enregistrée il y a quelque temps, et elle permettra d’atteindre une production de 90.000 mètres cubes par jour, a-t-il souligné. S’agissant de Aïn M’lila et Souk Naamane, qui sont approvisionnées à raison d’un jour sur six, le même responsable a indiqué que pour la première commune, le réseau ancien et vétuste est toujours en place et des corrections seront effectuées. Quant à Souk Naamane, située à l’extrême nord-ouest de la wilaya, elle a bénéficié d’un projet de renforcement par le biais d’une station de pompage de 3.000 mètres cubes par jour, ce qui améliorera la situation pour atteindre une distribution à raison d’un jour sur quatre. En matière de besoins en eau potable, la même source a fait état de 45.000 mètres cubes par jour pour la zone est de la wilaya, parmi lesquels 20.000 mètres cubes par jour pour le chef-lieu de wilaya, dont la population est estimée à 106.357 habitants, soit 13 % de la population globale de la wilaya. Les besoins d’Aïn Beïda sont de l’ordre de 30.000 mètres cubes par jour, apprend-on.
Les créances, un véritable casse-tête
Les créances de l’ADE détenues par les municipalités de la wilaya sont estimées à 12 milliards. La commune de Fkirina, chef-lieu de daïra située à quarante kilomètres au sud-est de la wilaya, détient à elle seule quatre milliards, soit plus de 30 %. Les clients ordinaires détiennent, quant à eux, un total de 150 milliards. Le non-paiement de ces créances a contraint l’entreprise à engager des procédures judiciaires contre les clients retardataires pour récupérer ses propres dus. Ainsi, pas moins de 374 dossiers ont été transmis aux instances judiciaires, concernant un montant de l’ordre de 1,635 milliard. Parmi ces dossiers, 307 ont fait l’objet d’un jugement en faveur de l’entreprise pour un montant de l’ordre de plus de 1,323 milliard. Elle a pu en exécuter 132 dossiers représentant un montant recouvré de 375 millions. Un seul dossier a été jugé en défaveur de l’entreprise. Les branchements illicites causent également une perte considérable d’eau. A ce propos, pas moins de 224 cas ont été recensés, causant des pertes d’eau estimées à 109.190 mètres cubes, soit l’équivalent d’une production d’une journée et demie. Dans ce cadre, l’entreprise a transmis 55 dossiers à la justice sur les 224 recensés, et 76 autres ont été réglés à l’amiable.
Gros sous pour la rénovation
La ville d’Aïn Beïda a bénéficié, selon le directeur de l’ADE, d’une enveloppe financière de 55 milliards destinée à la rénovation du réseau d’alimentation en eau potable. Dans le même contexte, la même source a fait part d’une opération centralisée de rénovation du réseau du chef-lieu de wilaya (cités périphériques et cité El Amel) sur une distance linéaire de 70 kilomètres, pour un montant de 100 milliards.
K. Messaad
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