La carte chifa, dont bénéficient au moins neuf millions d’Algériens, n’échappe pas à une utilisation frauduleuse. C’est en tous cas la réalité, révélée hier mardi, par Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, à l’occasion d’une journée thématique à l’école supérieure de la Sécurité sociale. Ayant rassemblé plusieurs intervenants, pour mettre à plat le système, identifier ses failles et ses fragilités et proposer des moyens d’y remédier. « L’État algérien a fait de grands efforts pour combattre la fraude sociale et les fausses déclarations. Désormais, il s’attelle à réformer le système de sécurité sociale, en mettant en place une unification des moyens et des procédures pour faciliter la tâche aux affiliés », indique Bentaleb. « Le projet algérien a mis en place, en vertu de la loi 01-08 des mécanismes coercitifs, qui permettent de lutter contre l’utilisation frauduleuse et abusive de la carte chifa », détaille le ministre, qui évoque « une peine de prison de cinq ans et une amende de 5.000 dinars pour toute fraude avérée et la sanction sera doublée en cas de récidive. » Mais ce dispositif est-il suffisamment dissuasif pour inhiber en amont les tentatives de fraude ? C’est l’objet des interventions de plusieurs orateurs. Néanmoins le ministre a assuré que « depuis le passage à la carte chifa nouvelle version, les actes de fraude ont substantiellement diminué, également pour l’utilisation multiple de la même carte par d’autres personnes ainsi que les fausses déclarations. » Par ailleurs, la généralisation du contrôle médical et l’augmentation du nombre de contrôleurs dans les wilayas ont permis de réduire davantage l’ampleur du phénomène de fraude, ajoute le ministre du Travail, qui met aussi en avant l’apport de la mise en place du service contentieux au niveau de la CNAS, permettant ainsi de régler rapidement les conflits. En outre, la mise en place d’un système informatique, couplé à la politique de numérisation, a permis l’automatisation de 217 prestations, qui s’appuient sur sept logiciels et 49 plateformes numériques, qui nous permettent d’en finir avec l’administration papier. La carte chifa est donc considérée comme « un outil stratégique », qui permet de fournir des prestations aux assurés sociaux des différentes caisses, aux pharmaciens et aux polycliniques. Il est attendu de cette journée thématique qu’elle puisse déboucher à des propositions pour affiner le système et le protéger des fraudeurs.
H. Khellifi
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