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Reconnaissance de l’Etat de Palestine : L’Irlande, la Norvège et l’Espagne passent à l’acte

C’est officiel. L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont acté hier mardi une décision que les trois pays ont prise en commun mercredi dernier. Ils ont reconnu l’Etat de Palestine. « Emblématique », « geste politique » ou encore « tournant historique ; toutes les formules employées par les médias internationaux, notamment occidentaux pour présenter cette décision coordonnée ne perdent pas de vue l’essentiel. Elle constitue un désaveu destiné à une entité sioniste engluée dans des complications militaires et géostratégiques aux répercussions ; et cela malgré le soutien sans limites de Washington et de la loge suprématiste, qui contrôle les leviers de commande à la Maison Blanche, au Congres et au Pentagone. Cette reconnaissance est « une nécessité » pour « parvenir à la paix » entre Israéliens et Palestiniens, en plus d’être « une question de justice historique » pour le peuple palestinien, a affirmé hier le Premier ministre espagnol. Cette décision n’est prise « contre personne, et encore moins contre Israël, un peuple ami […] avec qui nous voulons avoir la meilleure relation possible », a-t-il ajouté, en affirmant que reconnaître l’Etat de Palestine reflétait par ailleurs « notre rejet total du Hamas qui est contre la solution à deux Etats », a-t-il ajouté. Cette position « équilibriste » répond particulièrement aux exigences du moment. Elle indique clairement qu’un nouveau rapport de forces est en train d’être mis en place aussi bien au Proche-Orient que dans le reste du monde. La parole n’est plus aux seules puissances dans un monde qui bouge dans tous les sens. Des pays comme l’Irlande, l’Espagne, la Norvège, le Brésil, l’Afrique du Sud sont en voie d’effacer toute une période dominée par les conceptions judéo-chrétiennes et islamistes, pour placer la question palestinienne dans sa dimension humaine la plus large. Il s’agit bel et bien d’une évolution que même les Etats-Unis ne pourraient pas rejeter continuellement ! Le monde s’achemine tout droit vers une étape consensuelle. Le massacre sans nom commis par Israël à Ghaza, dont la population continue de faire face à une extermination systématique a réveillé les consciences. « Cette décision n’est que justice, avait estimé lundi le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares. « Les Palestiniens ont le droit d’avoir un Etat, comme les Israéliens ont ce droit », a-t-il défendu à Bruxelles, en présence du Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa. De son côté, le chef de la diplomatie norvégienne n’a pas manqué de souligner que « cela fait plus de 30 ans que la Norvège est l’un des plus fervents défenseurs d’un Etat palestinien », saluant une « journée marquante » pour la relation avec la Palestine. « Il est regrettable que le gouvernement israélien ne montre aucun signe d’engagement constructif », a-t-il estimé. Désormais, l’Etat de Palestine est reconnu par 145 pays sur les 193 Etats membres de l’ONU, selon un décompte de l’Autorité palestinienne. En attendant la Slovénie, qui s’apprête à reconnaitre officiellement l’Etat de Palestine, des pays comme la France et l’Allemagne tergiversent encore en estimant que « ce n’est pas le moment ». « S’il était créé aujourd’hui, un tel Etat aurait de grandes chances de devenir un foyer de terrorisme et de déstabilisation », avait écrit un éditorialiste du magazine Le Point. Un point de vue illustrant l’immobilisme d’une droite française piégée par ses contradictions.

Mohamed Mebarki

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