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Relations algéro-françaises : « Des signaux positifs »

Dans la discrétion, la visite du chef d’État algérien en France se prépare dans de « bonnes conditions ». En plus des résultats positifs issus de la réunion de la commission mixte d’historiens, les discussions politiques entre les dirigeants des deux pays n’ont jamais été rompues et « les signaux sont positifs », selon une source diplomatique française, qui précise que les deux Présidents « tiennent plus que jamais à la tenue de cette visite d’État », que devra effectuer Abdelmadjid Tebboune en automne prochain. À un moment donné, des informations ont évoqué une visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger le 20 avril passé. Tout était prévu, mais, à la dernière minute, la virée a été reportée, sur demande des autorités algériennes. Certains y ont vu une nouvelle crise. Or, « il n’en est rien du tout », assure la source diplomatique, qui explique que le report de la visite était principalement lié au sommet tripartite, qui s’est tenu à Tunis entre les présidents algérien et tunisien, en plus du président du comité présidentiel libyen. « Nous sommes à la recherche d’une nouvelle date », assure la source diplomatique française. Malgré ce report, les relations diplomatiques entre les deux pays « sont très bonnes, surtout depuis l’entrée de l’Algérie au Conseil de sécurité », assure un diplomate français, qui témoigne des échanges personnels « chaleureux » entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Cela peut en effet servir de socle à des relations apaisées entre les deux nations, liées par l’Histoire et des millions d’êtres humains. Sur le plan mémoriel, les choses avancent également à grands pas. La commission mixte s’est réunie la semaine dernière à Alger et émis des recommandations fort intéressantes. Il est d’ailleurs attendu que lors de sa visite, le Président algérien reçoive des objets symboliques. Entre-temps, le chef de l’État français, qui « tient à la relation avec l’Algérie », selon un diplomate, pourra prendre de nouvelles mesures, allant dans le sens du déblocage des biens et archives pris par l’armée coloniale, lors de l’occupation de notre pays. Pour rappel, la loi française bloque pour l’instant la restitution de certains objets et archives, c’est le cas par exemple d’objets ayant appartenu à l’Émir Abdelkader, qui seraient des dons de la famille du résistant algérien à des dirigeants français de l’époque. Ce sont donc des « dons privés », inaliénables selon le droit français. Or, « le prétendu don a été fait sous le chantage et la pression des autorités françaises, le burnous et l’épée sont la propriété de l’Émir Abdelkader, donc, par déduction, celle de l’Algérie », s’est insurgé Mohamed Lahcen Zeghidi, coordinateur de la partie algérienne de la commission mixte d’historiens. C’est pourquoi « nous sommes en train de livrer une bataille qui est celle de la récupération des archives nationales pour laquelle a été instituée d’ailleurs la commission algéro-française pour la mémoire et l’histoire », a-t-il indiqué. Il reste que ces avancées ne se répercutent pas sur le plan économique. En effet, beaucoup d’entreprises françaises attendent toujours l’État algérien dans l’Hexagone, espérant une annonce concernant un éventuel dégel de leurs projets. C’est le cas du constructeur automobile Renault dont le directeur général a publié récemment un communiqué, pour rappeler aux autorités algériennes que son usine d’Oued Tlélat, à Oran, était prête et s’était conformée à la nouvelle réglementation. Mais le projet reste toujours à l’arrêt.

Akli Ouali

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