A l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, mardi après-midi à New York, Amar Bendjama a annoncé que l’Algérie allait faire circuler auprès des autres membres du Conseil un projet de résolution exigeant l’arrêt de l’agression israélienne à Rafah contre les déplacés et un cessez-le-feu immédiat. Selon des médias sur place, « un « texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah ». Le texte dont a parlé l’ambassadeur et représentant de l’Algérie auprès des Nations-Unies s’appuie en partie sur les récentes décisions de la Cour internationale de justice, qui a ordonné à Israël d’arrêter immédiatement ses frappes meurtrières contre les déplacés à Rafah. Ce texte demande aussi que ce « cessez-le-feu immédiat » soit respecté par toutes les parties » et exige « la libération sans condition de tous les otages ». L’Algérie s’est déjà manifestée lundi, au lendemain du carnage commis par l’armée israélienne dans un camp de déplacés, faisant plus de 45 morts et 249 blessés. Depuis, une autre frappe a provoqué la mort de 21 palestiniens dans un autre camp de déplacés. Quand le projet de résolution présenté par l’Algérie sera-t-il soumis au vote ? « Nous espérons que ça pourra être fait aussi vite que possible parce que des vies sont en jeu », a commenté l’ambassadeur chinois, espérant un vote dès cette semaine. Du côté français, le ton est le même. « Il est grand temps que ce Conseil agisse et adopte une nouvelle résolution », a plaidé l’ambassadeur français, mettant lui aussi en avant une « question de vie ou de mort ». Paralysé en grande partie par les Etats-Unis, principal soutien politique et logistique de l’entité sioniste, le Conseil de sécurité de l’ONU n’est jamais arrivé à parler d’une seule voix et à agir efficacement. Il faut rappeler qu’après de nombreux blocages, les Etats-Unis ont opté pour l’abstention en mars dernier, lorsque le Conseil de sécurité avait finalement exigé un « cessez-le-feu immédiat ». Interrogée à propos du projet de résolution présenté par l’Algérie, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a indiqué attendre de le voir. « Et après nous y réagirons », a-t-elle dit. Il est à rappeler que dans de mardi à mercredi, une autre attaque a été perpétrée contre des déplacés palestiniens abrités sous des tentes à l’extérieur de la ville de Rafah, faisant plus de 37 morts, selon des témoins, des travailleurs d’urgence et des responsables d’hôpitaux. Quelle position adopteront les Etats-Unis au Conseil de sécurité ? Vont-ils encore opposer leur véto au projet de résolution présenté par l’Algérie ? Mardi, le porte-parole du département d’Etat américain n’a pas indiqué que l’administration considérait qu’Israël avait franchi l’une des lignes rouges à Rafah. Au sein de l’administration américaine, les démissions des responsables se poursuivent. Après Josh Paul, qui a claqué la porte du département d’Etat, le mois d’octobre, pour signifier son opposition au soutien de l’administration Biden à la guerre menée par Israël à Ghaza, d’autres hauts fonctionnaires américains ont fait pareil. Stacy Gilbert travaillait pour le bureau du département d’Etat américain chargé des réfugiés et des migrations. Elle a démissionné cette semaine, en invoquant son désaccord avec un rapport du gouvernement américain récemment publié qui affirme qu’Israël n’entravait pas l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza. C’est aussi le cas d’Annelle Sheline, qui travaillait sur les questions relatives aux droits de l’homme, ou d’Hala Rharrit, l’une des porte-parole en langue arabe du département d’Etat.
Mohamed M/Ag
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