Sous le thème de la responsabilité médicale, l’hôtel Sabri a accueilli les 19èmes Journées Internationales Des Ordres Médicaux (JIDOM) de la région d’Annaba, d’avant-hier, vendredi 31 mai, à hier, samedi 1er juin. Près de 100 professionnels de la santé des wilayas de Guelma, Skikda, El Tarf, Souk-Ahras, Oran, Constantine, Sétif et Annaba ont participé, ainsi que des professionnels de la santé de Tunisie. Le choix du thème de ces 19èmes journées : « Responsabilité médicale », s’explique par son actualité constante. « Comme c’est un sujet qui est de tout temps d’actualité, il fallait qu’on en discute d’une manière claire et objective et d’interpeller la justice. Il est vrai que beaucoup de nos collègues sont jugés et certains sont même en prison. Nous sommes là pour apporter des clarifications, pour dire que l’ordre est là pour écouter et discuter avec la justice. Nous avons parlé de l’erreur médicale et peut-être de la nécessité de discuter de la dépénalisation de celle-ci. Il s’agit d’un plaidoyer pour ne pas traiter le médecin comme un délinquant. Le médecin est un citoyen. Il est là pour apporter des soins et non causer des maladies ou porter atteinte à l’intégrité corporelle des patients », explique le Pr. Abdelaziz Ayadi, président du Conseil de l’ordre régional d’Annaba. La déclaration du Pr. Ayadi résume clairement la situation actuelle des professionnels de la santé en Algérie. Elle souligne aussi l’urgence d’agir et d’interpeller les autorités pour faire valoir les droits des médecins en tant que citoyens et professionnels. La différence entre « faute » et « erreur » a orienté le choix du thème de ces 19èmes journées. En résumé, l’erreur médicale peut recouvrir plusieurs situations. Le plus souvent, il s’agit d’une erreur de diagnostic ou de soins, comme une erreur d’appréciation sur les soins ou une mise en œuvre tardive de ceux-ci. La faute médicale, quant à elle, est définie comme « tout acte, émanant du soignant, ayant entraîné un dommage anormal au regard de l’évolution prévisible de l’état de santé du patient ». Cette faute médicale engage la responsabilité d’un professionnel ou d’un établissement de santé. De même, une erreur médicale peut être une opération ratée, une erreur de diagnostic, un défaut dans l’appréciation du soin ou l’administration tardive de celui-ci. Ces négligences peuvent être reconnues comme erreur médicale ou comme faute médicale. En absolu, la médecine n’est pas une science exacte. Le médecin a l’obligation de moyens et non de résultats. En substance, il doit fournir les moyens adéquats au traitement du patient, mais il n’a aucun contrôle sur les résultats ou les éventuelles complications, qui dépendent de multiples facteurs souvent imprévisibles. Cela devient compliqué, car souvent l’erreur est perçue comme une faute aux yeux de la justice algérienne depuis 2012. Le verdict dépend alors de l’appréciation du juge. C’est pourquoi le Conseil de l’Ordre des professions médicales présente un plaidoyer pour interpeller les autorités et dépénaliser l’erreur médicale. Le comité d’organisation des JIDOM a organisé un programme pertinent avec le concours de professionnels de la santé et de spécialistes en « responsabilité médicale ». Nous pouvons en citer les professeurs Chettibi du service d’urologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d’Annaba, Houcine H., chef de service d’addictologie à l’Etablissement Hospitalier Spécialisé (EHS) Er-Razi, et K. Bouchnak du CHU de Sétif. Notons également le Dr. M. Benhamida du Conseil de l’ordre de Tunis, et le Maître Boutamine pour le volet juridique.
Soufiane Sadouki
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