Le comité des urgences municipales du nord de Ghaza a annoncé, hier, que la région de Jabalia et la ville de Beit Hanoun ont été déclarées « zones sinistrées ». C’est le président de ce comité qui l’a déclaré lors d’une conférence de presse improvisée au milieu d’une désolation absolue. « L’armée d’occupation israélienne a détruit 50 000 unités d’habitation et rasé au bulldozer les installations d’assainissement et les routes dans la plupart des quartiers du nord de la Bande de Ghaza », a-t-il indiqué. « L’occupation a détruit 35 puits d’eau, écoles et installations de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés », a-t-il souligné, faisant savoir que « les habitants du nord de Ghaza n’ont pas accès aux aides et sont privés de médicaments et de carburant ». Des conditions plus que déplorables, inhumaines, alors qu’il est annoncé « le retour d’une nouvelle famine qui a tué des dizaines de Palestiniens, dont des enfants et des personnes âgées, ces derniers mois ». Il a appelé les Nations unies et les organisations internationales à « intervenir de toute urgence pour fournir immédiatement une aide aux 700 000 personnes, souffrant d’une pénurie de nourriture ». Par ailleurs, dans un nouveau bilan, le ministère de la Santé à Ghaza a annoncé 36 439 morts et 82 627 blessés, après les quatre massacres, commis par l’armée israélienne au cours des dernières 24 heures, faisant 60 morts et 220 blessés. Pour revenir au camp de Jabalia, des Palestiniens déplacés et qui y sont retournés témoignent d’un désastre total. « Toutes les maisons ont été transformées en ruines. On est perdu, on ne sait pas exactement où se trouvent nos maisons au milieu de ces destructions massives », raconte un déplacé. De nombreux déplacés sont revenus dans ce camp, essayant de retrouver leur foyer et sauver ce qui pouvait encore l’être. « Des hommes, des femmes et des enfants marchaient au milieu de rues où gisent les ruines des bâtiments détruits. Des familles mettaient des matelas et des cartons sur des charrettes tirées par des ânes quand d’autres transportaient des affaires sur leurs épaules ». Des scènes de fin du monde que les gouvernants des puissances occidentales regardent sans état d’âme, si ce n’est pas avec un cynisme criminel. A Jabalia comme ailleurs à Ghaza, « les gens sont déterminés à installer des tentes et des abris de fortune au milieu des décombres, et à rester sur leur terre ». « Jabalia a été rayée de la carte ».
M.M/Ag
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