De nombreux foyers dans les wilayas de Guelma et de Souk-Ahras sont confrontés à un embarras concernant l’achat du mouton pour l’Aïd al-Adha, en raison du prix exorbitant de la bête de sacrifice cette année, dépassant toute attente.
L’agneau, cédé à un prix raisonnable de 40.000 dinars l’année précédente, vaut désormais le double. Quant aux béliers de grande taille, à double ou triple tour de cornes, ils sont côtés jusqu’à 150.000 dinars, un prix que seules les familles aisées peuvent se permettre. Le modeste salarié ou l’ouvrier se trouve ainsi face à un dilemme difficile : se priver de la bête à toison, au risque de décevoir les jeunes membres de la famille et de subir les moqueries des voisins, ou s’astreindre à son achat malgré tout, en contractant des prêts difficiles à rembourser avec un faible revenu. « Personnellement, je vais faire comme les gens de la capitale. J’achèterai quelques kilos de viande rouge et un bon morceau de foie, et le tour sera joué. Je n’ai cure des ‘’qu’en dira-t-on’’ et des commentaires malveillants des voisins. Ils n’ont aucun effet sur moi. Ma modeste situation financière ne me permet pas d’acheter le fameux mouton vu les tarifs exorbitants cette année. C’est de la folie, ma parole ! Lors de ma visite au marché aux bestiaux la semaine passée, j’ai été pantois tant les prix étaient élevés par rapport à l’année dernière. On se demande sur quelle base ces maquignons s’appuient pour nous imposer leur diktat… », s’exprime Rachid, un ancien agent d’entretien de l’éducation, désolé par cette situation amère pour les démunis. La mesure du gouvernement concernant l’importation d’un important quota de moutons de Roumanie saura-t-elle dissuader les lobbies de l’élevage ovin ? Ceux-ci seront alors appelés à réviser leurs prix à la baisse, permettant ainsi à toutes les familles algériennes de vivre cette échéance religieuse loin d’un climat de pression.
Hamid Fraga
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