On le redoutait déjà, mais on espérait tout de même en notre for intérieur que les camarades de Youcef Attal allaient puiser dans leurs réserves physiques et mentales, ne serait-ce que pour donner aux Algériens l’illusion de posséder une équipe nationale digne de ce nom. A la veille du match, de nombreux supporteurs des Verts nourrissaient une certaine appréhension à propos du visage sous lequel vont apparaitre les Fennecs devant un adversaire, qui reste une bête noire dès qu’il affronte l’Algérie en match officiel. Toutefois, il aura fallu un quart d’heure de jeu pour que le public du stade Nelson Mandela et les millions de téléspectateurs se rendent à l’évidence : le malaise qui entoure l’équipe nationale est trop profond, et que la médiocre prestation de jeudi soir n’est qu’un des aspects apparents d’une crise qui s’est installée durablement dans le football algérien. Face à la Guinée, l’équipe algérienne est apparue sans âme et sans fierté. Durant 100 minutes, elle n’a en aucun moment donné l’impression d’être en mesure de prendre le contrôle d’une rencontre, qui lui échappait inexorablement. Le naufrage de l’équipe a été bel et bien illustré par la prestation rachitique d’un Yacine Brahimi hors du coup, d’un Saïd Benrahma très mal inspiré, et d’un Amine Gouiri en mal d’adaptation. Aucun joueur n’est arrivé en fin de compte à sortir la tête de l’eau. C’était lamentable et pitoyable ! Et c’est tout un peuple, qui a été touché dans son amour propre à cause d’une EN incapable d’avoir un sursaut d’orgueil pour tenter de sauver la face. Ce fut incontestablement une défaite inquiétante sur tous les plans et à tous les niveaux. Tactiquement, physiquement, techniquement et mentalement, les Fennecs n’ont rien montré de valable ; collectivement et individuellement. C’était nul sur toute la ligne, et une désillusion de trop pour les Algériens, dont une grande partie a déjà commencé à s’habituer au fait de ne rien attendre d’une EN livrée en toute impunité aux incertitudes, pour ne pas dire autre chose. Elle était tellement méconnaissable cette équipe, qu’il faut de solides arguments aux responsables de la FAF et au staff technique pour convaincre les Algériens d’accepter une telle « humiliation », qu’ils sont loin de considérer comme un « faux pas ». En fait, il s’agit d’une défaite douloureuse, qui met le sélectionneur national mais également le président de la fédération algérienne de football dans une très mauvaise posture. C’est une défaite, qui pourrait avoir de lourdes conséquences, si les deux hommes ne réagissent pas très vite, chacun dans son domaine, pour rectifier ce qui peut être rectifié avant le déplacement à Kampala, même si le temps ne joue pas en leur faveur.
Mohamed Mebarki
Partager :