Andreï Lakovlevitch Pavlenko, un ami de l’Algérie, vétéran des démineurs soviétiques, âgé actuellement de 95 ans, s’est rendu avant-hier, jeudi 6 juin, où il a visité de nombreux vestiges historiques. Après avoir fait une promenade pédestre sur les esplanades du cap de Ras-El-Hamra et du Cours de la Révolution, le colonel russe à la retraite a visité deux sites religieux et culturels. Il s’agit de la mosquée Abou Merouane, construite au XXIe siècle dans la vieille ville, et l’église Saint-Augustin, située sur les hauteurs des ruines romaines. Dans une déclaration à la presse, Andreï Pavlenko, qui a exprimé sa satisfaction quant à son séjour à l’est du pays, s’est déclaré « très honoré d’avoir visité ces deux édifices religieux et culturels qui ont marqué le passage de deux civilisations, le christianisme et l’islam ». Notons qu’il a également visité, mercredi 5 juin, la commune El-Layoun, implantée sur la bande frontalière de la wilaya d’El Tarf. Ce colonel russe retraité avait participé à la longue opération de déminage de la ligne électrifiée dénommée Challe et Morice. Il a rappelé le drame engendré par cette ligne meurtrière au-delà de l’Indépendance de l’Algérie. Cette ligne de défense armée française, nommée d’après André Morice, ministre français de la Défense de l’époque, a coûté la vie au caporal Nikolaï Piaskorsky. Ce dernier est décédé le 11 décembre 1963 alors qu’il procédait avec ses compagnons au déminage de ce secteur piégé des frontières est du pays. La victime, originaire d’Ukraine et fils d’un démineur, avait été fauchée après avoir neutralisé près de 10.000 mines anti-personnel. Il est utile de rappeler qu’Andreï Iakovlevitch Pavlenko, pour sa contribution à débarrasser de vastes zones des engins de mort semés par les forces coloniales avant leur départ, a été honoré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier lui avait décerné, en juin 2023 à Moscou, la médaille « El Achir » de l’ordre du mérite national, en reconnaissance de sa noble contribution à la neutralisation de milliers de mines semées par l’occupant français le long des frontières algériennes, durant la Guerre de libération.
B. Salah-Eddine
Partager :