Tandis que les autorités ont pris toutes les dispositions organisationnelles et sanitaires pour l’organisation du marché de la vente des bêtes destinées au sacrifice de l’Aïd al-Adha, qui sera célébré dans moins d’une dizaine de jours, une nette tendance vers l’abstention de l’achat du mouton de sacrifice se dessine chez la majorité des citoyens constantinois. En effet, interrogés dans la plupart des localités, ils ont expliqué cette désaffection par leur incapacité à répondre aux exigences tarifaires imposées par les vendeurs pour céder leurs bêtes (ovins ou bovins). À titre d’exemple, des membres d’un groupe de citoyens rencontrés avant-hier, jeudi 6 juin, au marché d’El Khroub nous ont déclaré sur un ton péremptoire : « Si au moins les prix étaient similaires à ceux de l’année dernière, où un citoyen aux moyens modestes pouvait se payer un mouton à partir de 40.000 dinars. Malheureusement, cette année, les éleveurs ont mis la barre très haute avec des prix oscillant entre 70.000 et 110.000 dinars l’unité, ce qui les rend carrément inabordables ». Ils ont révélé que plus de la moitié des habitants de leur quartier ont déclaré qu’à ce prix, ils préfèrent se passer de l’achat du mouton de sacrifice et se contenter de quelques kilos de viande achetés chez le boucher du coin. Cette tendance se confirme chez la majorité des citoyens, qui affirment ne pas être en mesure de payer le prix demandé par les marchands. En fin de semaine, les autorités de la wilaya ont fixé les points de vente des moutons et autres bêtes à sacrifier dans les douze communes de la wilaya. Ces lieux sont généralement situés à l’intérieur du marché hebdomadaire du chef-lieu de chaque commune, sauf pour les grandes agglomérations comme Constantine ou El Khroub, où deux points de vente ont été désignés dans chacune. À Constantine, ils sont situés à Djebel Ouahch et au septième kilomètre vers la sortie en direction d’Aïn Smara, tandis qu’à El Khroub, les points de vente sont au marché hebdomadaire et à l’exploitation agricole de Bouchebaâ, vers la route d’Aïn Smara pour la circonscription administrative d’Ali Mendjeli. Chaque point est encadré par un ou deux vétérinaires pour le contrôle sanitaire des bêtes vendues, et chaque tête vendue doit être impérativement déclarée par le vendeur au médecin vétérinaire présent sur les lieux. Toutefois, les citoyens aux moyens modestes gardent encore l’espoir de pouvoir acquérir le mouton tant désiré en se fiant aux déclarations de l’Algérienne des Viandes Rouges (Alviar). Cette dernière a annoncé en fin de semaine la mise sur le marché de moutons de sacrifice pour l’Aïd entre les samedis 8 et 15 juin, au prix fixe de 59.000 dinars l’unité. Néanmoins, de nombreux citoyens nous ont déclaré ne pas être enclins à débourser cette somme.
M. A.
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