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Trente ans après, il est bientôt de retour : Train vers Tunis, entre nostalgie, joie et peine à Annaba

Le célèbre train de voyageurs assurant la liaison entre Annaba et Tunis, via Ghardimaou, est à l’arrêt depuis presque trente ans. Selon les déclarations d’officiels des deux pays frères, il devrait reprendre du service le 5 juillet, si tout se passe bien. À cet effet, des essais et des contrôles de la voie ferrée sont en cours pour évaluer la fiabilité de ce tronçon long de 300 kilomètres, devant relier les deux pays avec une rotation quotidienne. Symboliquement, un départ expérimental a été effectué le jeudi 6 juin, à bord duquel ont pris place des hauts responsables de la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF), rejoints par leurs homologues tunisiens, à partir de Ghardimaou dans le gouvernorat de Djendouba. D’emblée, l’annonce de la reprise de cette desserte semble être mal perçue par les clandestins ou les voitures assurant le voyage à partit d’Annaba, dont le stationnement illégal est justement en face de la gare ferroviaire d’Annaba. Ils s’inquiètent quant à la probable baisse de leurs chiffres d’affaires. En effet, voyager avec ces chauffeurs coûte 6.000 dinars en aller-retour. Cela représente une manne pour eux, puisqu’ils réalisent un bénéfice net de pas moins de 20.000 dinars en 24 heures, le plein de carburant revenant à 1.500 dinars en moyenne, voire gratuitement s’il s’agit de Sirghaz. En prenant le train, le billet pour un aller-retour ne dépassera pas les 1.000 dinars, ce qui réjouira ceux qui aiment voyager en train, surtout en famille pour ceux qui n’ont pas leur propre véhicule. L’autre avantage, et non des moindres, ce sont les formalités de police et douanières qui se font dans le train, tout en étant assis, que ce soit du côté algérien avec les préposés à ces formalités qui montent faire leur travail à partir de la gare de Souk-Ahras et de Ghardimaou, ou du côté tunisien. Cela suppose qu’il n’y aura plus d’attentes longues et épuisantes en empruntant les postes frontaliers terrestres, surtout en été ainsi qu’à l’approche des vacances d’hiver ou de printemps. Ce train permettra de désenclaver plusieurs agglomérations sur le parcours, notamment en territoire tunisien. Pour ceux qui ont déjà emprunté ce train à partir de la gare de Ghardimaou, il sera difficile de trouver une place, car le train sera plein à craquer. D’où l’impératif d’avoir de quoi manger et boire, même si un wagon est réservé à cet effet. À l’inverse, des inconvénients pourraient incommoder les voyageurs. D’abord, il y a la lenteur dans le déplacement du fait d’un relief escarpé, de zones montagneuses et de rails anciens, ce qui contraint le conducteur du train à observer un maximum de prudence. Ainsi, le trajet dure en moyenne huit heures. L’autre impondérable à ne pas négliger est le moment de l’arrivée dans la capitale Tunis. Si, par exemple, le voyageur n’a pas pris le soin de réserver une chambre dans un hôtel ou chez un particulier, avec la fatigue du voyage, il est presque impossible de trouver où loger. Il est donc à souhaiter que des scènes constatées du temps où ce train était en service ne se reproduisent pas, avec la contrainte d’être obligé de passer la nuit à la belle étoile, dans le grand espace vert qui fait face à la gare de Tunis.

Iheb

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