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Accord franco-algérien sur l’immigration de 1968 : L’extrême-droite s’agite !

Au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’assemblée nationale française et des législatives anticipées, à l’issue de la victoire retentissante du Rassemblement national, parti d’extrême-droite aux tendances anti-algériennes plus qu’avérées, les responsables de cette formation n’ont pas trop attendu pour exprimer leurs intentions d’en finir avec les accords de 1968 avec l’Algérie. Arrivé largement en tête en recueillant près de 31,36 % des voix lors des élections européennes, qui ont eu lieu dimanche, le parti fondé par le tristement connu Jean-Marie Le Pen, un ancien militaire impliqué dans la pratique systématique de la torture durant la guerre de libération nationale s’apprête à investir en force les législatives anticipées du 30 juin prochain. Si les résultats des élections européennes ont eu l’effet d’un séisme politique en France, qu’en sera-t-il si le RN sort victorieux ? Ce qui est d’ores et déjà sûr c’est que sa probable arrivée au pouvoir va avoir un impact négatif sur la situation de l’immigration maghrébine en général et algérienne en particulier. Ses dirigeants, connus pour leur discours foncièrement hostile à l’Algérie, et qui ne ratent aucune occasion, même la plus banale, pour monter au créneau en stigmatisant la communauté algérienne, qui, selon les thèses extrêmes-droites serait responsable de la crise économique et sociale en France ; semblent déterminés à mettre la pression dans le but d’abroger l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968. La remise en question de cet accord ou du moins la volonté de s’en débarrasser ne date pas d’hier. Patrick Stéfanini, Eric Ciotti, Marine Le Pen, Marion Maréchal ainsi que d’autres personnalités appartenant à la même famille politique font depuis quelques temps de l’agitation dans le but d’en finir avec cet accord. En juin dernier, le groupe a été rejoint par Edouard Philippe, qui, dans un entretien à l’Express, s’est positionné contre ce qu’il qualifiait de « l’immigration du fait accompli ». Pour cet ancien Premier ministre, l’heure est venue de revoir les « avantages » accordés aux Algériens. « Le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me parait plus justifié », avait-il estimé. Toutefois, il y’a lieu de rappeler que l’accord, qui fait tant agiter les milieux politiques français de droite et d’extrême-droite, a déjà fait l’objet de trois révisions, en 1985, 1994 et 2001, sans que les grands principes ne soient touchés. Quel sens donner à cette tentative de dénonciation de cet accord ? Quel est l’enjeu qui se dissimule derrière cette agitation ? Quel est le message que l’on veut envoyer à l’Algérie ? Pourquoi toute cette agitation autour d’un accord qui n’est plus « opérationnel » de l’aveu de la majorité de la classe politique française ? Ces questions ont été posées à plusieurs reprises sans que cela ne change en rien les positions séditieuses du RN. Intervenant, hier matin, sur le plateau de la chaîne de télé BFM TV, le porte-parole de parti a confirmé les intentions affichées concernant la remise en cause des accords en cas de victoire aux législatives anticipées. « Nous proposons d’abroger les accords de 1968 qui nous lient à l’Algérie. Ces accords n’ont aucune raison d’être aujourd’hui », a-t-il déclaré. « Cela devra permettre à l’Algérie de reprendre un certain nombre de ses ressortissants », a-t-il estimé. En décembre dernier, la désormais ex-assemblée nationale française avait dit non à la proposition pour mettre fin à ces accords.

Mohamed M

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