Rachid Boumaâza est un poète populaire hors pair. Il versifie depuis une quarantaine d’année et ne cesse d’égrener les distinctions et les honneurs. Né dans la petite commune de Tassala Lametaï, à l’ouest de la wilaya de Mila, il y a près de soixante ans, Boumaâza a sillonné le territoire national de long en large et déclamé ses poèmes populaires, aux sonorités bédouines, partout dans le vaste Sahara, mais aussi dans le Tell. « J’ai parcouru toute l’Algérie, du nord au sud et de l’est à ouest. J’ai présenté mes poèmes partout, dans tous les festivals nationaux dédiés à la littérature populaire, et collecté bien des distinctions », nous dira-t-il en marge de la célébration, samedi 8 juin, de la Journée nationale de l’artiste. Prenant le grand poète Benguitoun, l’auteur de la célèbre Hiziya, pour exemple, Rachid Boumaâza dit des poésies destinées à être chantées, à la manière des paroliers de jadis. Ces textes, écrits dans un arabe dialectal très proche de l’académique, seront édités très prochainement. « J’ai décidé de préserver mes poésies à la postérité. Elles seront publiées dans deux ouvrages en septembre 2024 », nous dira-t-il. Boumaâza a participé pratiquement à tous les festivals thématiques organisés en Algérie et en Tunisie. Il a pris part à certains concours spécialisés et est arrivé à décrocher les premières loges. « La plus récente distinction que je me suis offerte remonte au mois de février 2024, dans la wilaya de Skikda. C’était lors du festival national de la poésie populaire organisé au palais de la culture de cette ville. Je me suis adjugé la deuxième place du podium pour un poème dédié à la Palestine, intitulé ‘’Ghaza, gloire et fierté’’ », dira-t-il. Notre poète a participé 52 fois à des festivals nationaux et sept fois à des festivals internationaux. Ces événements culturels ont été tenus à El Taref, Alger, Ouargla et dans les villes tunisiennes de Douz et Gasrine. Lors des confessions faites à notre journal, Boumaâza nous apprendra que la poésie bédouine n’est pas dénuée de mesures, comme pourraient le croire les non-initiés. « La poésie populaire a sa métrique et ses normes, tout comme sa congénère académique. Et c’est très rigoureux. Nous avons plusieurs types de vers : rbaï (vers à quatre syllabes), khmassi, sdassi, etc. Et il y a aussi les rimes. En outre, les choix lexicaux sont très rigoureux pour préserver le cachet bédouin du texte et le différencier de la poésie citadine chantée par les orchestres modernes », explique le poète. Boumaâza est l’actuel secrétaire général de l’union nationale des poètes populaires. Aussi, en tant que tel, il espère fonder un festival d’envergure nationale dédié à la littérature populaire, dans la wilaya de Mila. « Je souhaiterais qu’un tel festival soit institué pour la promotion de la littérature populaire dans notre région et je compte beaucoup sur la compréhension des autorités », souligne-t-il. Notre poète excelle également dans l’écriture des récits fantastiques. La preuve en est les deux prix qu’il a su arracher à des concours de littérature populaire organisés par la radio régionale de la wilaya de Mila. « Dans les deux éditions du concours auxquelles j’ai participé, j’ai toujours remporté l’une des trois premières places primées », indique-t-il. Signalons que Rachid Boumaâza a été l’un de sept artistes et intellectuels honorés par la wilaya, samedi 8 juin, à l’occasion de la Journée nationale de l’artiste.
K. B.
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