« Il faudra plus de 20 ans pour reconstruire Ghaza ». C’est le porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, qui l’a affirmé. Jonathan Fowler, a déclaré lundi que le niveau de destruction provoqué par l’agression israélienne est très vaste et il faudra plus de 20 ans pour l’effacer. Le responsable onusien a estimé que « la reconstruction sera une tâche très énorme, notamment en ce qui concerne les infrastructures scolaires et universitaires, l’accueil des enfants et leur retour aux écoles et à la reconstruction des hôpitaux ». Il a attribué la difficulté du processus de reconstruction à plusieurs facteurs, tout en reconnaissant que l’UNRWA a payé un lourd tribut en perdant 192 de ses employés depuis le 7 octobre 2023. « Un chiffre jamais enregistré, depuis la création des Nations Unies en 1945 », a-t-il commenté. Il a également souligné qu’environ 170 installations de l’UNRWA dans la bande de Ghaza ont été bombardées et ont subi des dégâts à des degrés divers, provoquant la mort de plus de 200 personnes. Jonathan Fowler a reconnu ouvertement qu’il existe « une tendance au mépris israélien à l’égard du drapeau de l’ONU et de son emplacement ». « Il n’y a pourtant aucune ambiguïté quant à l’endroit où se trouvent nos sites. Nous avons été témoins de frappes directes sur nos bâtiments », a-t-il déploré. Suite aux bombardements massifs des forces israéliennes samedi dans le centre de Ghaza, et qui ont entraîné la mort de plus de 280 palestiniens, dont beaucoup sont des femmes et des enfants, Karin Huster, référente médicale à l’hôpital Al-Aqsa, avait parlé de chaos. « C’était le chaos total dans les urgences, aggravé par ces derniers jours de bombardements intenses et plusieurs afflux massifs de blessés. Il y avait des centaines de patients qui venaient de Nousseirat, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour les stabiliser et nous avons pu en transférer certains vers l’hôpital Nasser, soutenu par MSF, et l’hôpital de campagne géré par International Medical Corps », a-t-elle indiqué. « Des enfants complètement gris ou blancs à cause du choc, brûlés, appelant leurs parents, d’autres ne pouvant pas crier parce qu’ils sont en état de choc… Rien, absolument rien ne justifie ce que j’ai vu », décrit Karin Huster. « Ces enfants, le bébé de trois mois, l’enfant de sept ans, l’enfant de douze ans qui est mort, l’homme de 25 ans, la femme de 78 ans qui ont tous d’horribles blessures : pourquoi ont-ils mérité cela ? Quel niveau d’horreur devons-nous atteindre avant d’agir, avant de dire à Israël que ce n’est pas acceptable ? », a-t-elle crié par dépit. Hier, le ministère palestinien de la Santé dans la Bande de Ghaza a annoncé que le bilan des victimes de la guerre israélienne, depuis le 7 octobre, s’est alourdi à 37 164 morts et 84 832 blessés. « L’occupation israélienne a commis 3 massacres contre des familles, faisant 40 martyrs et 120 blessés au cours des dernières 24 heures », a-t-il ajouté.
M.M/Ag
Partager :