Au moment où l’Union européenne s’apprête à lancer une procédure de règlement des différends contre l’Algérie, reprochant à cette dernière le fait d’avoir pris l’initiative de faire face aux répercussions négatives de l’accord d’association en vigueur depuis 2005, Rome s’engage à renforcer ses relations économiques avec Alger. Un processus à contre-courant très significatif des rapports algéro-italiens depuis des décennies. La participation de Abdelmadjid Tebboune au sommet du G7, abrité par la ville italienne de Bari, a constitué une occasion pour les deux pays dans la recherche d’opportunités économiques dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, loin des contentieux historiques et de tout esprit hégémonique de part et d’autre. Comme l’a annoncé un communiqué de la présidence de la République, un accord stratégique à été signé à cette occasion. Cet accord, souligne le communiqué de la Présidence se traduit par un partenariat algéro-italien, au nom de la Fondation Mattei Afrique, concernant la période 2024 à 2028, pour la mise en œuvre d’un vaste projet, dans la wilaya de Timimoun, consacré à la production de céréales et de légumineuses, ainsi que les industries alimentaires. Ce projet vise à valoriser et à renforcer les excellentes relations bilatérales historiques entre l’Algérie et l’Italie à tous les niveaux, et à faire avancer plus rapidement le processus économique nationale visant à atteindre l’autosuffisance. Plus qu’une attitude purement pragmatique, la démarche italienne répond à une approche vieille de 65 ans, alors que les Algériens se battaient encore pour leur indépendance. Inaugurée par Enrico Mattei, un industriel dans le domaine du pétrole, qui s’était prononcé en faveur de l’indépendance de l’Algérie à une époque où la France coloniale était soutenue par une grande partie des pays européens, cette politique libérée des influences néfastes et « dépolluée » s’est poursuivie après l’indépendance de l’Algérie. Il est à rappeler que même durant la décennie noire et l’embargo imposé par l’Occident à l’Algérie, l’Italie a maintenu les liens. L’épreuve de l’assassinat des marins italiens au large de Jijel par des terroristes du GIA, programmé dans le but d’isoler l’Algérie, a été dépassée par les deux pays avec beaucoup de tact. Aujourd’hui au moment où la commission européenne reproche à l’Algérie sa politique de restriction visant à protéger son économie, Fiat compte contribuer à la pose de la base d’une véritable industrie automobile tout en mettant en place un processus d’intégration dynamique et progressif.
Mohamed Mebarki
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