Alors que le compte à rebours pour l’élection présidentielle anticipée est enclenché, la candidature de l’actuel président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tarde à venir. Mais des signaux d’une imminente annonce sont décelés. Jusqu’à maintenant, une candidature de Tebboune à la magistrature suprême n’est pas officialisée. Mieux, pour laisser planer le doute, le chef de l’État a affiché publiquement son agacement face aux partis politiques qui avaient annoncé avoir décidé de soutenir le chef de l’État pour un second mandat. C’était notamment le cas du FLN, du RND et surtout du Mouvement El Bina, dont le président, Abdelkader Bengrina, avait animé une conférence de presse pour expliquer sa démarche. Le RND l’a imité, en organisant un meeting à M’Sila, où le portrait du président de la République a été brandi. Mais depuis la mise au point présidentielle, la donne a changé et les partis politiques et les « alliances » ont décidé de changer de langage. Il ne s’agit plus d’investir Abdelmadjid Tebboune comme leur candidat, mais de l’appeler à se représenter pour un second mandat. C’est ce qu’a fait le FLN, qui a organisé la veille de la fête de l’Aïd une session de son comité central, dont le seul but était d’inviter Abdelmadjid Tebboune à briguer un deuxième quinquennat. « Fidel à ses principes et avec conviction, le FLN exhorte le président de la République à briguer un second mandat pour parachever le processus des réformes et du développement », note le communiqué de l’ancien parti unique, qui formule le vœu que « le Président de la République répondra à cet appel renforcé avec honnêteté et loyauté envers l’Algérie, et soutenu par la confiance de millions d’Algériens et d’Algériennes, qui espèrent réaliser leurs aspirations légitimes à un État fort, sûr, prospère et développé ». Mais cette résolution du comité central n’était en réalité qu’une simple formalité. À l’ouverture des travaux, Abdelkrim Benmbarek, le secrétaire général du parti, avait déjà donné le ton : « Notre soutien à Abdelmadjid Tebboune dépasse le sens d’allégeance (…) Il est de notre devoir de défendre les réalisations du président. Notre choix s’impose de lui-même au regard de son bilan que nul ne peut ignorer », avait-il affirmé, rejoignant ainsi le RND. Cette nouvelle « offre » rompt avec le discours employé depuis quelques semaines. À l’époque, des partis de l’ancienne alliance présidentielle sous Abdelaziz Bouteflika, à savoir le FLN et le RND, auxquels se sont joints El Bina et El Moustakbal, ont créé une coalition, dont le but était de soutenir Abdelmadjid Tebboune. Mais la précipitation avec laquelle cela s’était fait a poussé le chef de l’État à réagir, ladite coalition rappelant trop l’ère Bouteflika. On a donc décidé de changer de stratégie et le premier à « sentir » cette nouvelle tendance est Abdelkader Bengrina. Le président d’El Bina a en effet créé une nouvelle alliance, avec une dizaine d’autres partis politiques, pour définir les caractéristiques d’une candidature commune. Mais ce candidat demeure l’actuel président de la République, qui de son côté n’a rien annoncé pour le moment. Mais cela ne devrait plus tarder à se faire, certainement dans les tout prochains jours.
Akli Ouali
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