Le rythme de l’investissement dans le secteur du tourisme ne reflète pas, à ce jour, les atouts immenses dont dispose la wilaya d’Annaba. Cette dernière possède un littoral long de 80 kilomètres, des sites naturels captivants et des vestiges archéologiques d’une grande valeur. Elle est retenue en tant que pôle touristique d’excellence pour la partie Est du pays dans le cadre du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT). Toutefois, cette région n’offre pas les conditions matérielles et humaines maximales susceptibles de contribuer à l’émergence d’un tourisme de masse et d’affaires. Selon des indiscrétions, les statistiques de l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement (ANDI), qui font état d’une centaine de projets déclarés durant cette dernière décennie, censés offrir des dizaines de milliers d’emplois, sont en décalage avec la réalité de l’investissement dans le secteur. L’insuffisance du foncier est souvent mise en avant comme argument pour justifier le ralentissement de l’investissement dans le secteur du tourisme. Ce motif ne tient pas la route, estiment des observateurs, qui citent à titre illustratif les Zones d’Expansion Touristique (ZET) de Chetaïbi, Seraïdi, Annaba et Sidi Salem (El Bouni), restées encore à l’état vierge. Plusieurs ministres du Tourisme y sont passés lors de visites de travail, promettant que ces ZET seront ouvertes à l’investissement touristique pour permettre à la wilaya de se doter de nouvelles structures d’accueil et de répondre au mieux à la demande. L’artisanat, qui représente un support de promotion du tourisme, se cherche encore, malgré l’existence d’une panoplie de métiers d’art et d’un savoir-faire mis en exergue à l’occasion de salons d’expositions et de rencontres d’information et de sensibilisation. La promesse de création d’un village de l’artisanat près de la plage d’Aïn Achir, lancée depuis 2004, semble avoir été mise aux oubliettes, au même titre que la ZET de la baie ouest. La chambre de l’artisanat continue cependant de revendiquer cet espace qui permettrait aux artisans de la wilaya d’être proches du public et des touristes. Le développement du secteur du tourisme, à l’instar de celui de l’artisanat, dépend de l’existence d’une volonté qui n’existe pas encore, estiment des observateurs convaincus. D’ailleurs, c’est le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, qui a été le premier à reconnaître que le secteur du tourisme est à la traîne. Rappelons, à ce sujet, que lors de sa visite au début de novembre 2023, ciblant les projets touristiques programmés sur le littoral d’Annaba et plus précisément à la ZET d’Aïn Achir, le chef de l’exécutif de la wilaya s’est montré très déçu par les retards énormes. Ces derniers ont été relevés lors de l’inspection des infrastructures touristiques en cours de réalisation. Le comble, accordés depuis des années déjà, beaucoup de projets sont à l’arrêt et d’autres n’ont pas encore été lancés. Le wali a appris à cette occasion que, sur les 54 infrastructures touristiques retenues au niveau de cette ZET, seules 17 ont été lancées.
B. Salah-Eddine
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