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Paysage urbain défiguré à Oum El Bouaghi : Quand les habitants s’improvisent architectes…

Ces dernières années, les pouvoirs publics ont intensifié leurs efforts pour faire face à la crise du logement. Des milliers de nouvelles habitations sont prévues dans divers programmes à travers les wilayas du pays, offrant différentes formules : logements publics locatifs, promotionnels aidés, location-vente et logements ruraux. Lors de chaque célébration officielle, des milliers de citoyens reçoivent les clés de leur nouveau toit, leur permettant ainsi de quitter des conditions de vie précaires. Les nouvelles cités sont équipées de modernes infrastructures : parkings, espaces verts, aires de jeux pour enfants, et façades harmonieuses. Cependant, on assiste à un phénomène déplorable dans la wilaya d’Oum El Bouaghi. A peine installés, certains propriétaires entreprennent des modifications non autorisées de leurs logements, altérant ainsi l’esthétique initiale. Ces transformations incluent l’extension de cuisines sur les balcons, la suppression de fenêtres ou l’ajout d’espaces non prévus dans le plan initial, notamment au rez-de-chaussée. Pire encore, certains résidents ajoutent de nouvelles portes d’entrée aux immeubles, sans égard pour les risques de sécurité et les désagréments potentiels pour les voisins. Cette tendance constitue un véritable saccage du paysage architectural et environnemental, sans que les services compétents n’interviennent pour sanctionner ces actions. N’est-il pas temps d’initier des actions strictes contre les contrevenants qui, sans scrupule, dégradent l’apparence des cités pour lesquelles des investissements considérables ont été réalisés ? Face à l’indifférence de certains et au silence des autres, ce phénomène ne cesse de croître, notamment dans les cités de logements publics des grands centres urbains comme Oum El Bouaghi, Ain Beida, Ain M’lila et Ain Fakroun. On y observe l’installation d’équipements tels que des citernes d’eau sur les terrasses, l’ouverture de commerces dans les espaces communs du rez-de-chaussée, et même l’occupation illégale de zones destinées à des jardins. Une fois aménagés, ces espaces sont souvent utilisés pour le stockage de divers matériaux, comme le plastique. Enfin, une grande part de responsabilité incombe aux citoyens eux-mêmes, exacerbée par l’absence de comités de quartier et d’immeuble. Ces structures auraient pu remplacer l’ancien concierge qui, autrefois, vivait au rez-de-chaussée et veillait à la tranquillité des habitants de l’immeuble. Malheureusement, cette époque est révolue.

K. Messaad

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