Le ministre de l’Intérieur était hier à Mostaganem où il a supervisé la mise de la base centrale aérienne de lutte contre les incendies et d’évacuation sanitaire. Brahim Merad a saisi cette occasion pour confirmer l’acquisition récente de cinq avions de lutte contre les incendies, en attendant un sixième dans les prochaines semaines. Le ministre a rappelé également la location de sept canadairs par la compagnie aérienne Tassili Airlines. Cela démontre clairement la détermination des pouvoirs publics à tout mettre en œuvre dans le cadre d’un processus d’anticipation afin d’épargner au pays les catastrophes des années précédentes et surtout l’été meurtrier de 2021. La base aérienne de Mostaganem a été réceptionnée à l’issue de 60 jours de travaux d’aménagement réalisés par Tassili Airlines. Le week-end dernier, cette base a reçu des avions destinés à la lutte contre les incendies et un hélicoptère pour l’évacuation sanitaire dédié aux wilayas de l’Ouest du pays. Dans une deuxième phase, un centre de formation doté d’appareils de simulation modernes sera créé après le renforcement de la flottille de Tassili Airlines. La première phase a nécessité un investissement de 3 milliards de dinars. D’autre part et comme cela avait été déjà annoncé auparavant par Brahim Merad, la filiale de Sonatrach a fait savoir qu’elle allait disposer de 12 avions AT 802, dont 5 en option achat et 7 en option location. Afin d’assurer une couverture efficace des zones à hauts risques, il a été décidé de répartir ces canadairs entre les aéroports de Béjaïa, Annaba et Mostaganem. La formation des pilotes a été confiée à Tassili Airlines et le stage a eu lieu en Afrique du Sud. En outre, le volet maintenance n’a pas été occulté. Récemment, des incendies de moindre intensité à travers plusieurs wilayas (Aïn Defla, Mila, Tizi-Ouzou, Bouira, Sétif et Médéa) ont été rapidement maîtrisés par les éléments de la protection civile. Les Algériens ont tiré suffisamment d’enseignements pour que les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayas du centre et de l’est du pays ne se reproduisent plus. En Kabylie et ailleurs, c’était l’enfer. Et c’est surtout grâce au sacrifice et au dévouement des éléments de la protection civile, malgré leur sous-équipement que le pire du pire a été évité, malgré la désolation. Il est à souligner que l’intervention quoique tardive des Canadairs a été décisive, mais cela ne devrait en aucun cas diminuer du mérite de plus de 7 500 agents engagés dans la « bataille du feu ». L’été « meurtrier » de 2021 avait constitué une rude épreuve. Les incendies et les dégâts occasionnés sur tous les plans, humain, économique, écologique et social ont été pour beaucoup dans cette prise de conscience relevée même au niveau de l’opinion publique. Désormais, et en cas d’incendies, l’intervention des bénévoles aux opérations d’extinction sera limitée aux actions périphériques, qui ne comportent pas de risques, comme cela est le cas dans les pays avancés. Car si la prévention est le devoir de tous, chacun à son niveau, la lutte contre le feu ne pourrait être assumée que dans un cadre spécialisé consacré exclusivement à cette mission à la dimension stratégique.
Mohamed Mebarki
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