La controversée démarche d’Abdelkrim Bira, faisant fonction de manager général, responsable de la formation et « porte-parole » de la SSPA/Black Eagles, porte non seulement préjudice à la stabilité, mais créé aussi remous et malaise au niveau du club, où l’on grince les dents. N’admettant pas le « procédé » de Bira, ayant pris attache avec Rachid Djerroudi pour le « remplacer » comme secrétaire général du club, Djamel Saad Hellal, sous contrat jusqu’au 31 décembre 2024, a déposé hier dimanche, un préavis de démission. Celle-ci prendra effet à partir du 24 juillet prochain. En procédant de la sorte, le démissionnaire actionne l’article 13, alinéa 2, du contrat de travail le liant à l’ESS. Intervenant à un moment crucial de la saison, la démission de Saad Hellal risque de porter un sacré coup à l’intersaison de l’ESS. Ne mesurant pas les conséquences de sa « méthode », Bira, qui n’a pu faire revenir au bercail Rachid Djerroudi, lié par un contrat avec le CRB, met, le moins que l’on puisse dire, le feu aux poudres. Au lieu d’axer son énergie sur le volet technique et sur les fondements d’une formation devant jouer les premiers rôles et renouer avec la compétition internationale, « coach » Bira, qui voulait faire du « neuf avec du vieux » et avec des copains du « café » est allé loin. Le coup de gueule du secrétaire général, n’étant autre qu’un représentant TMS-FIFA et officier CLOP, dénote qu’un profond malaise couve à la maison entente-version Sonelgaz. On ne « remercie » pas une compétence de la sorte, alors que mille et un dossiers administratifs et contentieux sont en suspens. Se croyant tout permis, Bira fonctionnant en mode « trois en un » remet en cause le titanesque travail du nouveau repreneur de l’Entente, n’ayant plus de soucis financiers. Régler l’épineux problème de l’effectif, discuter et trouver un compromis avec les éléments à libérer, informer l’opinion sportive sétifienne sur les « nouveautés » de l’Aigle Noir cuvée 2024-2025, des urgences occultées par Bira, lequel revient au-devant de la scène après de longues années sabbatiques. L’inattendue information a enflammé la toile et courroucé les fans, à l’affut de la moindre nouvelle se rapportant à l’identité du futur coach et des nouvelles recrues.
« Je quitte le club avec le sentiment du devoir accompli et un goût d’inachevé »
Pour services rendus, Saad Hellal, qui a économisé à l’entente 45 millions de dinars dans l’affaire Bekakchi et 92 millions de dinars dans le cas Bouguelmouna, méritait mieux qu’un « remplacement » sous la table. « Je ne pouvais faire semblant, passer sous silence et cautionner une telle démarche ne rendant pas service à l’ES Sétif, où j’ai côtoyé des hommes. Je pars avec la conscience tranquille. Je voudrais rendre hommage aux cadres dirigeants de Sonelgaz et à leur tête M. Mourad Adjal, le Président-Directeur Général ne ménageant aucun effort pour que l’Aigle Noir Sétifien puisse retrouver son lustre d’antan. » a révélé à L’Est Républicain le démissionnaire. Pour connaitre la position du club, nous avons pris attache avec le porte-parole et le directeur général de la SSPA, lesquels n’ont pas jugé utile de donner suite à nos sollicitations. Pour de nombreux salariés du club, la démission de Djamel Saad Hellal c’est la goutte qui fait déborder le vase : « Un manager général, responsable de la formation et porte-parole, refusant de surcroit de répondre aux sollicitations de la presse, notamment locale, n’est pas directeur général de la SSPA/Black Eagles. Sa mission est technique. Il a été engagé pour construire une équipe compétitive et permettre à l’Entente de renouer avec sa vocation d’antan, celle de club formateur, point barre. Là, il dépasse les bornes. Une carte blanche ne veut pas dire faire table rase de tout ce qui a été construit ces derniers mois » révèlent, sous le sceau de l’anonymat, des salariés. « La “légitimité historique” n’a plus de place dans la gestion moderne, basée sur les nouvelles technologies. Sous la coupe du groupe Sonelgaz qu’on ne présente plus, l’Entente a mis une croix sur le social. On ne congédie pas une personne qui a rendu d’énormes services au club sans demander conseil et connaitre l’avis du directeur général de la SSPA. Éjecter Djamel Saad Hellal, la boite noire du club, à un moment crucial, c’est à la fois insensé et irresponsable. Coach à la base, Bira n’a pas été recruté pour faire la pluie et le beau temps à l’Entente. Il ne faut plus se voiler la face, sa démarche ne fait pas l’unanimité. Elle crée un malaise au sein de l’administration. Elle plombe l’atmosphère du travail. Il faudrait que le propriétaire du club réagisse tant qu’il est temps. Sans secrétaire général maîtrisant parfaitement le va-et-vient des joueurs, le TMS et les innombrables litiges, le début de saison est bel et bien compromis », précisent nos interlocuteurs, pour lesquels l’Aigle Noir n’avait pas besoin de nouveaux faux problèmes.
Kamel Beniaiche
Partager :