Le président du parti politique du Rassemblement National (RN), le jeune Jordan Bardella, se voit déjà à l’Hôtel de Matignon et se permet même de dicter « sa loi ». Ce probable Premier ministre a ainsi détaillé les grandes lignes de son programme, lors d’une conférence de presse tenue lundi, ainsi que sa volonté, tenez-vous bien, « d’interdire les postes stratégiques de l’État aux français binationaux ». Plutôt que de décliner sa feuille de route sur les solutions économiques et aux aides sociales qu’il compte proposer aux Français, majoritairement déclassés, le jeune lepéniste n’a pas prouvé mieux que de puiser dans le registre de la haine et de la xénophobie. Interdire aux Français binationaux l’accès aux « postes stratégiques » c’est carrément ouvrir les portes de l’enfer, dans un pays qui compte des millions de citoyens dans ce cas. Pour une fois, le président Macron a raison d’accuser le chef du RN de vouloir provoquer la « guerre civile », même si le propos est exagéré. Ce qui intrigue le plus chez Bardella, c’est ce réflexe pavlovien de coller tous les maux de la France aux immigrés et de ne souffler mot sur les vraies questions stratégiques qui agitent l’Hexagone. Le jeune apprenti Le Pen perd son latin dès qu’il est interrogé sur la solution qu’il préconise pour stopper l’érosion du pouvoir d’achat, faire redécoller la machine économique et ré enchanter la diplomatie française, en nette perte d’influence, notamment dans son carré africain. Après avoir dévoilé son intention d’interdire le droit du sol, le voilà qui en rajoute une couche, en dressant un barrage devant les binationaux afin de les empêcher d’accéder à ces fameux postes stratégiques de l’État. Ironie du sort, la discrimination contre les immigrés est le maitre mot dans le programme de ce petit fils… d’émigré algérien, un certain Mohand Séghir Mada, originaire de Kabylie, qui risque de devenir Premier ministre au soir du 7 juillet prochain ! Cette filiation, que l’intéressé a soigneusement cachée à ses électeurs et concitoyens, menace de potentiellement le discréditer aux yeux des ceux-ci. Ce jeune chantre de ce qui confine au suprématisme français, risque de mettre le feu aux poudres, dans un contexte extrêmement tendu, au double plan interne et externe.
Par Imane B.
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