Les informations en provenance de Ghaza sont plus qu’alarmantes. La dernière évaluation de la sécurité alimentaire au niveau de l’enclave palestinienne a révélé que 96 % de la population risquent d’être exposés à « des niveaux de faim extrêmes », alors que près d’un demi-million de personnes se trouvent déjà dans des conditions proches de la catastrophe humanitaire. Le rapport de l’Integrated Food Security Phase Classification, un ensemble d’outils d’analyse, indique que 96 % de la population est confrontée à des niveaux de faim extrêmes dans la bande de Ghaza, où toute une population vit un calvaire des plus insoutenables. Le rapport a révélé qu’environ 2,13 millions de personnes ont risqué des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë classée en phase 3 ou supérieure de l’IPC (situation de crise ou pire) entre le 1ᵉʳ mai et le 15 juin, dont près de 343 000 personnes qui ont connu une insécurité alimentaire catastrophique (phase 5 de l’IPC). Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré qu’ils démontraient l’importance cruciale d’un accès durable à toutes les zones de Ghaza. « Le rapport de classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) sur Ghaza dresse un tableau sombre de la faim persistante », a indiqué l’agence onusienne dans un communiqué. La sonnette d’alarme est tirée depuis des mois déjà, alors que plus de 500 000 palestiniens souffrent de faim « à un niveau catastrophique ». A Ghaza, des agences onusiennes alertent en affirmant que « dix enfants perdent une jambe ou deux quotidiennement » suite aux bombardements israéliens. « En gros, nous avons tous les jours 10 enfants qui perdent une ou deux jambes en moyenne. Dix par jour, ça veut dire environ 2.000 enfants après plus de 260 jours de cette guerre brutale », a affirmé à Genève le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) Philippe Lazzarini. Il a évoqué également un rapport de l’ONG Save the Children selon lequel depuis le début de la guerre « jusqu’à 21.000 enfants sont portés disparus », soit parce qu’ils sont ensevelis sous les décombres, prisonniers, enterrés dans des tombes anonymes ou qu’ils ont perdu le contact avec leurs proches. Pour Yasmina Guerda, coordinatrice humanitaire pour l’ONU à Ghaza, les conditions de vie à Ghaza « tiennent de la survie, et encore ». « Il n’y a plus un centimètre carré où l’on se sente en sécurité », a-t-elle dit.
M.M/Ag
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