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Avec des projets gelés depuis près d’une décennie : Beni Souik, joyau des Aurès en attente d’affinage

Considérant que le tourisme est avant tout un phénomène social, culturel et économique supposant des déplacements de personnes vers des régions et des sites sortant de l’ordinaire, situés à l’extérieur de leur environnement habituel et où l’on puisse jouir d’un minimum de commodités et de services, le ministère du Tourisme a lancé, il y a plusieurs années, un ambition plan de développement des Zones d’Expansion Touristique (ZET). A travers tout le pays, on en dénombre 225 devant accueillir des projets visant à pallier les insuffisances relevées en matière d’accompagnement, de distraction, de restauration et d’hébergement des visiteurs et des touristes nationaux et étrangers. Le but étant de revigorer le secteur et de favoriser un développement durable, avec à la clé la création de postes d’emploi pour les jeunes. Ainsi, ces  ZET ont connu différents sorts et desseins. Celle prévue depuis 2015 dans la commune de Djemorah, précisément à Beni Souik, « n’est que de l’encre sur une feuille de papier », déplore Belgacem Bessam, qui se démène depuis des années pour promouvoir le tourisme et l’artisanat de sa région natale. « En 2015, un vent d’espoir a soufflé sur la région quand les autorités concernées ont annoncé l’implantation d’une  ZET avec des projets de réhabilitation et de soutènement des maisons en terre formant le noyau originel de Beni Souik, la construction d’une auberge de jeunes de 50 places, l’aménagement d’échoppes pour les artisans et la formation de guides touristiques. Hélas, le souffle est vite retombé et aucun de ces projets n’a vu le jour », ajoute notre interlocuteur. En effet, Beni Souik est un site extraordinaire en tout point de vue. Perché sur le flanc sud des Aurès, ce village millénaire surplomb une palmeraie de plusieurs milliers de palmiers et de vergers produisant dattes, abricots, grenades, olives et bons nombres de légumes. Il est peuplé actuellement de quelque 1.600 habitants, pour la plupart retraités ou agriculteurs. L’office local de promotion du tourisme de Biskra y a décelé des potentialités indéniables en termes de développement des activités culturelles, commerciales et touristiques. Beni Souik a une mosquée, une école primaire, un dispensaire de santé de proximité et un café attenant à une source d’eau limpide et fraîche où des dizaines de gens viennent siroter un thé ou un jus et passer un moment de détente. Le seul problème est l’absence d’une structure d’accueil des visiteurs et d’une publicité professionnelle pour le ressusciter. Il est certain que des milliers de touristes nationaux et étrangers seraient charmés de visiter Beni Souik qui a gardé son authenticité et dont les jardins sont d’une luxuriance saisissante, a-t-on relevé. « Beni Souik est un joyau des Aurès en attente d’affinage. Des milliers de personnes seraient vivement intéressés par un séjour dans ce hameau de montagne ayant les caractéristiques d’un Eden propice au repos. Il est vrai que le calme qui y règne, l’harmonie des couleurs éclatante du bleu du ciel, du vert de la végétation luxuriante et du rouge et ocre des pics et des falaises suscitent un sentiment de sérénité et d’humilité face à tant de beauté naturelle. Cette région est riche par son histoire, la composante de sa population, ses sites archéologiques et ses jardins verdoyants irrigués par des seguias où l’eau gazouille en permanence. Mais elle est méconnue car depuis des années, elle a été oubliée et effacée des circuits touristiques et des dépliants des voyagistes pour des raisons bien connues. Nous voulons participer à faire revivre notre village, à le faire connaître et à y vivre décemment comme tout algérien aimant la terre de ses ancêtres. Le tourisme est un créneau qui offre des possibilités certaines à condition que les pouvoirs publics réactivent les projets de la ZET gelés depuis des années pour des raisons inavouées », souligne un cadre de la daïra de Djemorah.

Hafedh M.

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