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Colloque sur les séquelles de la Covid à Constantine : Les soignants demeurent gravement affectés

Un colloque scientifique organisé à Constantine a mis en lumière les conséquences préoccupantes de la pandémie de la Covid-19 sur la santé physique et mentale des professionnels du secteur médical algérien, près de cinq ans après le début de la crise sanitaire. L’événement, tenu avant-hier, mardi 25 juin, à l’Institut national supérieur de formation paramédicale de Constantine, a été organisé conjointement par le Syndicat National Autonome des Personnels de lAdministration Publique (SNAPAP) et la Fédération de wilaya des employés du secteur de la santé. Les participants ont révélé l’apparition de nombreux problèmes de santé parmi le personnel soignant, attribués à leur exposition continue aux patients infectés et au stress intense vécu pendant et après la période de confinement. La docteure Zinouba Benmechireh, psychologue clinicienne, a présenté des statistiques alarmantes : 77 % des personnes touchées souffrent de problèmes de mémoire, 80 % présentent des troubles de l’activité électrique cérébrale, et 50 % sont exposés à un risque accru d’accident vasculaire cérébral dû à des caillots sanguins. De plus, 43 % des professionnels de santé ont développé des complications de santé mentale, telles que l’anxiété et la dépression, tandis que 42 % souffrent de troubles moteurs comme des tremblements, et 35 % de maux de tête chroniques. Le professeur Aissa Filali, spécialiste des maladies infectieuses au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Benbadis, a souligné que le secteur de la santé a été le plus durement touché par la pandémie. Il a insisté sur la nécessité d’analyser en profondeur les expériences vécues par le personnel soignant afin d’améliorer leur prise en charge et de renforcer leur résilience face aux futures crises sanitaires. Le Pr. Adil Daâs, enseignant à l’Institut national supérieur de formation paramédicale, a quant à lui souligné l’importance de tirer les leçons de cette crise pour mieux gérer les situations sanitaires exceptionnelles à l’avenir. Il a notamment plaidé pour l’intégration de modules spécifiques sur la gestion des crises de santé publique dans la formation des professionnels de santé. Ce colloque a ainsi permis de mettre en avant l’urgence de soutenir les professionnels de la santé, non seulement par des moyens matériels et logistiques, mais aussi par des dispositifs psychologiques et de formation adaptés, afin de leur permettre de faire face aux défis futurs avec plus de préparation et de sérénité.

Rafik S.

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