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Protection des palmeraies contre les ravageurs à Biskra  : Un nouveau système d’alerte innovant à la clé

Le Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides (CRSTRA) de Biskra a enregistré un nouveau brevet pour avoir développé un Système d’Aide à la Décision (SAD) pour une gestion intégrée du Boufaroua. Ce nouvel outil devant répondre à la nécessité de lutter efficacement contre ce ravageur du palmier-dattier a été créé par une équipe de chercheurs menée par Billel Nia, chef de la division phoeniciculture du CRSTRA, a-t-on appris. Il faut savoir que cet acarien jaune du palmier dattier, communément appelé Boufaroua, est un ravageur majeur du palmier dattier qui peut causer des dégâts considérables. En 2021, il a infesté jusqu’à 80 % alors que le taux de dégâts a atteint 30 % des palmeraies où il y avait un retard dans les opérations de traitements phytosanitaires, faute d’accès rapide aux informations en matière de lutte contre ce ravageur. Des facteurs comme la monoculture, le réchauffement climatique et l’application sans restriction des pesticides rendent le contrôle de ce ravageur difficile. Les SAD sont des outils logiciels qui soutiennent les activités de prise de décision. Ils collectent, organisent, intègrent et analysent tous les types d’informations nécessaires à la prise de décision et utilisent l’analyse pour recommander l’action la plus appropriée. « Ce système a été créé par la nécessité de trouver des pratiques durables et écologiques pour combattre les fléaux des cultures en offrant des solutions innovantes dans le domaine de la technologie de l’information et de la communication et la cartographie. Il représente ainsi une opportunité pour contribuer à résoudre les problèmes phytosanitaires liés au Boufaroua. Les phœniciculteurs sont sous pression pour mettre en œuvre des méthodes de production respectueuses de l’environnement. Ils doivent ainsi appliquer une gestion intégrée contre ce ravageur, combinant des outils biologiques, culturaux, physiques et chimiques pour réduire l’utilisation des pesticides. En utilisant cette stratégie, les dattes peuvent être produites avec de faibles niveaux de pesticides », a expliqué Billel Nia. Celui-ci est satisfait d’avoir œuvré en collaboration avec l’Institut National de Protection des Végétaux (INPV), favorisant ainsi le transfert des expériences aux acteurs de terrain et faire reconnaître la valeur des dispositifs développés, ce qui constituera une étape indispensable vers la gestion intégrée des ravageurs. Par ailleurs, ce système permet de déterminer le niveau d’avertissement et les foyers potentiels du ravageur, de réduire le temps de réponse, d’utiliser les ressources plus efficacement et de mieux organiser les échanges entre les acteurs de terrain afin de partager les bonnes pratiques et les enseignements retenus dans le domaine des systèmes d’aide à la décision. Autres effets attendus, aider les autorités locales à développer des systèmes d’aide à la décision axés sur les populations liées aux cultures stratégiques à risque, l’ouverture de volets de recherches interdisciplinaires pour innover de nouvelles techniques culturales et garantir une meilleure utilisation de nouvelles technologies et une gestion durable des ressources dans un cadre écologique. Enfin, ce système fournira des informations utiles pour le secteur industriel pour la fabrication des systèmes intelligents. Parmi les domaines ou personnes qui bénéficieront de ce produit, il y a les phœniciclteurs qui  sont les premiers acteurs puisqu’ils protègent les palmeraies et doivent absolument connaître le degré d’alerte afin d’agir sans attendre que l’information ou l’alerte vienne de l’extérieur. A n’en pas douter, le CRSTRA de Biskra, dont la mission est la préservation de la biodiversité et de l’écosystème oasien, de détecter, prévenir et maîtriser les menaces pesant sur ces environnements fragiles et de participer à la sensibilisation des agriculteurs pour adopter des pratiques culturales modernes, vient de marquer un nouveau point dans son domaine de recherche et prédilection, a-t-on relevé.

H. Moussaoui

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