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L’Algérie n’est pas un dépotoir !

L’État algérien, par la voix de son ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, vient de répondre fermement à l’Union européenne qui l’accuse, à tort, de « restreindre » les importations en provenance de ses pays membres, via les mesures prises depuis 2021. Profitant de son passage dans une émission d’une télévision privée, Zitouni a remis les choses à leurs places et répondu du tac au tac aux accusations européennes. Il a ainsi nié catégoriquement que l’Algérie ait bloqué les importations européennes, précisant que les mesures prises visaient uniquement à « corriger les déséquilibres structurels » et encourager l’émergence d’une « économie basée sur l’autosuffisance et la protection de la production locale et le tissu industriel national ». Un dispositif somme toute légitime pour l’Algérie, dont l’accord d’association avec l’UE est à sens unique, dans la mesure où dans les faits, ses préconisations favorisent uniquement les pays européens. Faut-il rappeler que lors du premier bilan d’étape, dressé après dix ans d’application, il avait été relevé que l’UE a pu engranger plus de 200 milliards d’euros de son commerce avec l’Algérie, alors que notre pays n’a bénéficié d’aucune « mise à niveau » de son économie, conformément à ce que promettait ledit accord. Aussi, et sous couvert de « dumping social » (prétexter la mauvaise qualité des produits algériens), l’Union européenne a fermé illégalement les portes de ses marchés aux produits algériens, qui présentent pourtant un très bon rapport qualité — prix. Une pratique qui contredit l’esprit même de l’accord d’association et qui renseigne sur l’arrière-pensée de Bruxelles, qui considère l’Algérie comme un simple marché, voire un dépotoir pour toutes sortes de produits européens. Du coup, les hauts responsables de l’UE ne conçoivent pas qu’un président algérien leur signifie subitement que le temps de l’économie de bazar est révolu et que tout ce qui est produit localement sera classé dans la catégorie des « interdits » à l’importation. Cette politique s’appelle non pas restriction ou blocage du commerce extérieur, mais rationalisation des importations et des dépenses publiques. Ce sont des mesures protectionnistes, que tous les pays du monde sont appelés à prendre dès que leurs produits subissent une concurrence face à ceux importés. Le ministre a eu raison de rappeler aux Européens leur décision d’interdire l’importation de véhicules électriques chinois, plus performants et moins chers, de peur de voir cette filière complètement laminée chez eux. Comment appeler ces mesures, qui sont la copie conforme de celles prises par l’Algérie pour protéger son industrie naissante ? Les responsables de l’UE ont raté une belle occasion de se taire. Ils devraient balayer devant leurs portes, avant de faire la leçon à l’Algérie.

Par Imane B.

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