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Révision de l’Accord d’association  : L’Algérie recadre l’UE

Attendue depuis l’annonce faite par la Commission européenne, le 14 juin dernier, relative au lancement d’une « procédure de règlement des différends contre l’Algérie », la réponse de celle-ci est tombée lucide, mesurée et surtout argumentée, loin de toute agitation médiatique. C’est le ministre du Commerce, qui s’est chargé de rappeler à l’institution de l’UE certaines vérités occultées sciemment par les membres de cette structure exposée aux « conflits d’intérêt » de tous genres. D’emblée, et tout en soulignant que l’Algérie « est un pays souverain », qui, « ne tolère point de diktat », Tayeb Zitouni a indiqué dans une interview accordée à la télévision nationale que « l’Algérie n’a pas cessé les importations », contrairement à ce que pourrait suggérer le communiqué de l’UE. « Ce que nous produisons, nous ne l’importerons pas », a-t-il tenu à préciser, faisant savoir que les importations annuelles de l’Algérie sont estimées à 45 milliards de dollars, dont plus de 22 milliards proviennent de l’Union européenne. « L’Algérie a rationalisé l’importation et ne l’a pas arrêté, ce qui serait inconcevable », a-t-il mis en exergue, affirmant la détermination de l’Etat algérien à rationaliser ses importations au fur et mesure de l’évolution de la production nationale. Tayeb Zitouni a également rappelé que la politique de rationalisation des importations et la préservation de la production locale n’est pas une politique algérienne seulement, mais qu’elle est adoptée actuellement par tous les pays du monde, à l’instar des Etats-Unis, de la Chine et d’autres entités économiques tel l’Union européenne. « L’Algérie est un pays qui fait partie de ce monde et non un village isolé. Il existe une volonté des entreprises nationales de développer la production nationale », avait indiqué Abdelmadjid Tebboune dans une de ses déclarations. Et c’est que Tayeb Zitouni a tenu à mentionner. « L’Algérie est un pays souverain, qui n’a pas de dette extérieure et ne tolère point de diktat », a noté le ministre du Commerce. « Nous avons des partenaires avec qui nous travaillons, soit les pays avec lesquels nous avons des partenariats bilatéraux, l’Union européenne ou les espaces auxquels nous appartenons sur le plan africain ou arabe », a-t-il encore soutenu. Il y’a lieu de rappeler que les mesures prises ces dernières années les autorités algériennes pour réguler les importations et les investissements, ont provoqué le courroux d’une Union européenne, qui n’arrive pas à se libérer de certains reflexes hégémoniques, en essayant d’engager un bras de fer avec l’Algérie. Tout en réclamant des consultations avec les autorités algériennes, cette institution continentale, qui n’a jamais répondu favorablement aux réserves formulées par l’Algérie concernant l’accord d’association conclu en 2002 et entré en vigueur en 2005, considéré comme désavantageux, continue de reprocher à l’Etat algérien d’avoir instauré un système de licences d’importation « défavorable », selon elle, aux entreprises européennes. En 2023, l’Union européenne représentait environ 50,6% du commerce international de l’Algérie. Ces dernières années, la valeur totale des exportations de l’UE vers l’Algérie a régulièrement diminué, passant de 22,3 milliards d’euros en 2015 à 14,9 milliards d’euros en 2023, selon des chiffres communiqués par la Commission européenne.

Mohamed Mebarki

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