Besbassa, Tiaret ou encore Relizane. Dans ces régions et dans tant d’autres aussi, l’eau commence à manquer dans les robinets, alors que nous ne sommes qu’au début de l’été. Et cela n’est pas dû qu’à l’erreur humaine. Le cri de colère des populations, déjà touchées par le manque d’eau potable, est parfaitement légitime. Il est difficile d’imaginer qu’on ne puisse pas se laver, boire ou cuisiner en ces chaleurs accablantes. L’eau c’est la vie. Cela est même une évidence. Mais nier des réalités est parfois plus dangereux que les faits eux-mêmes. En effet, le manque de pluviométrie de ces dernières années est vraiment notable. Selon des spécialistes, le déficit en pluie a atteint près de 70 % dans les régions de l’Ouest. Le Centre et l’Est sont les moins touchés, avec respectivement un manque de 40 et 20 %. Les quantités de pluies tombées dans ces régions suffisent, pour cette année au moins, à alimenter le gros de la population en eau potable et ont permis à la céréaliculture des rendements appréciables. Mais rien ne dit que cette situation est définitive et les sécheresses à répétition de ces dernières années ont démontré que cela devient de plus en plus un marqueur de notre pays et même de toute la zone sud de la Méditerranée, puisque d’autres pays, comme le Maroc et la Tunisie, connaissent à peu près les mêmes phénomènes. Il est vrai que dans certains cas, on peut légitimement se poser la question sur le manque d’anticipation des autorités locales et centrales, qui savaient, depuis le début de l’hiver, que les pluies allaient se faire rares. C’est le cas de Tiaret, où le barrage de Bakheda, principal réservoir d’eau potable pour le chef-lieu de la wilaya et ses environs, est désormais à sec. C’était peut-être à ce moment-là que des alternatives devaient être cherchées, comme, par exemple, l’acheminement de l’eau des wilayas environnantes ou le recours aux forages, solution provisoire, car même les nappes phréatiques s’assèchent, ne se rechargeant plus en hiver. Face à la catastrophe qui s’annonce, puisque la bataille de l’eau risque d’être l’une des plus décisives pour l’Algérie dans son proche avenir, des solutions existent. C’est le cas du dessalement d’eau de mer – malgré des critiques portant sur la consommation excessive d’énergie de ces usines et le taux élevé de sel qu’elles dégagent en mer. Le gouvernement algérien n’a pas lésiné sur les moyens pour développer cette filière, tout comme il a mis en place une politique volontariste de construction de stations d’épuration des eaux usées, autrement moins onéreuses et moins gourmandes en énergies que le sont les usines de dessalement. Mais ces efforts ne suffisent pas si le citoyen ne participe pas à cet effort collectif, visant à rendre disponible l’eau potable partout dans le pays. Une utilisation rationnelle de cette ressource vitale est plus que recommandée. Cependant, malgré les efforts des établissements concernés, qui multiplient les campagnes de sensibilisation, beaucoup gaspillent encore de l’eau sans aucune conscience quant à l’importance d’une participation de tous à la sauvegarde du précieux liquide. Cela doit d’abord commencer dans l’école, avant que le message ne soit porté par les familles.
Akli Ouali
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