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Un professeur palestinien évoque la seule alternative qui existe à Ghaza :  « Mourir vite ou souffrir longtemps » ! 

Ziad Medoukh est écrivain et professeur à l’université Al-Aqsa et à celle de Ghaza. En tout cas, il l’était avant le 7 octobre 2023. Il vient d’être sollicité par le site français de Mediapart pour exprimer sa douleur et celle de son peuple soumis depuis près de 9 mois à une agression sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Malgré tous les risques encourus, il n’a pas quitté sa ville, et il l’explique. « Pourquoi ai-je décidé de rester seul et de subir l’horreur, l’angoisse et l’inquiétude ? Parce que je ne veux pas vivre une deuxième Nakba, une deuxième catastrophe. Si aujourd’hui je quitte ma maison, ma ville, Ghaza, je quitte la Palestine et je serai de nouveau réfugié », a-t-il déclaré à Mediapart. « Oui, même si j’ai dû changer à cinq reprises de maison et de quartier depuis que mon immeuble a été détruit le 2 décembre 2023. Aujourd’hui, je vis dans une maison surpeuplée avec quarante autres personnes. Les bombardements des avions de chasse sont quotidiens et nous ne sommes en sécurité nulle part », a-t-il confié. « La majorité des Gazaouis sont concentrés dans la région centrale autour de Deir El-Balah, dans des conditions de vie inimaginables », a-t-il affirmé, avant de préciser qu’à Ghaza « personne ne peut plus vivre ». « Nous ne faisons que survivre en mangeant des herbes », a-t-il déclaré, soutenant que « toutes les photos et les vidéos témoignant de la souffrance des Palestiniens pendant ces mois de carnage ne peuvent suffire à montrer l’étendue du désastre vécu par toute une population civile horrifiée et abandonnée ». « La seule alternative qui existe à Ghaza n’est pas entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, elle est entre mourir vite ou souffrir longtemps ». « Malgré le carnage impensable qui se déroule ici, l’armée de l’occupation ne parvient pas à nous faire partir, parce que la résistance populaire palestinienne consiste précisément à refuser de s’en aller de nos terres », a-t-il tenu à souligner avec une beaucoup de conviction. En outre, l’universitaire a fait savoir qu’il « n’existe pas une famille à Ghaza qui ne soit pas en deuil, qui ne compte pas parmi elle des blessés, des personnes arrêtées et disparues ». Il est à rappeler que l’Observatoire euro-méditerranéen a signalé il y a quelques jours « avoir enregistré environ 49 décès d’enfants dans la bande de Ghaza en raison de la famine et de l’insécurité alimentaire, tandis que 3 500 enfants risquent de mourir de malnutrition, du manque de suppléments nutritionnels et de vaccinations, ce qui les laissent extrêmement affaiblis, malades et vulnérables aux épidémies, avec des corps émaciés et des visages pâles ».

M.M/Ag

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