Les 40 000 billets donnant accès à la finale de la coupe d’Algérie de football ont été vendus hier, en une demi-journée ! Le match opposant le MCA, champion en titre, au CRB, un de ses dauphins, se jouera donc à guichets fermés dans un stade du 5 juillet, qui pourrait contenir jusqu’à 80 000 spectateurs. Le « duel » comme en abusent certains médias aura lieu vendredi à 17 heures. Il s’agit de la 57ème finale depuis l’indépendance, sans compter les éditions annulées de 1990, 1993, 2020, 2021 et 2022. Certes, c’est un événement sportif majeur envers lequel tous les regards seront braqués, mais pas au point de lui consacrer tables rondes, émissions spéciales et plateaux TV depuis presque un mois avant sa tenue. Quelle que soit la manière avec laquelle il est perçu, MCA-CRB reste un match ordinaire entre deux clubs issus d’une Ligue I algérienne, qui n’arrive pas encore à justifier son statut professionnel, malgré les milliards engloutis. Mais cette réalité semble échapper à certains médias, qui, sans retenue, parlent d’une « histoire de suprématie entre grands clubs algérois ». Il y’a du chauvinisme dans l’air. Est-ce par manque de professionnalisme ? La question mérite d’être posée dans la mesure où des voix suspectes continuent de s’élever avec insistance en véhiculant des fragments d’un abject régionalisme dans un milieu footballistique traversé par toutes sortes de contradictions, pour ne pas employer un autre terme. Vendredi soir, un des protagonistes va devenir le club algérien le plus titré en coupe avec un 9ème trophée. Qu’à cela ne tienne, cette performance aurait été mise à profit par certains médias pour évoquer le palmarès (8 trophées) de l’Entente de Sétif, la première finale abritée par un stade du 5 juillet flambant neuf, c’était le 25 juin 1972, gagnée par Hamra Annaba, l’exploit du CRE Constantine (division 3), qui avait atteint la finale en 1985, perdue face au MC Oran, des clubs de DII ayant disputé une finale (JSM Skikda, MSP Batna, des clubs de DII ayant remporté magistralement le trophée face à des clubs de DI comme l’USM El Harrach ou encore le CR Béni Thour (Ouargla). En 1974 et en 2 000, ces derniers ont battu le WA Tlemcen. Il existe mille manières de célébrer la finale de la coupe d’Algérie, tout en accomplissant un travail pédagogique et instructif en direction des jeunes générations. Avec un minimum de professionnalisme, on aurait pu transformer cette finale en événement rassembleur, au lieu de s’adonner à des superlatifs très mal inspirés du genre « deux ogres de la capitale, qui ne se sont jamais rencontrés à ce stade de la compétition », à savoir le MCA et le CRB. En s’y prenant d’une manière très maladroite, certains médias ont relégué cette finale en un événement presque local entre deux quartiers de la capitale ; alors qu’ils voulaient paradoxalement en faire un événement de premier plan. Esprit « houmiste » quand tu nous tiens !
Mohamed Mebarki
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