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Sensibilisation aux risques professionnels à Sétif : Près de 40 % des accidents relèvent du Bâtiment

Une journée d’étude sur les risques professionnels dans les secteurs du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique (BTPH) s’est tenue avant-hier, mardi 2 juillet, à l’agence de Sétif de la Caisse Nationale des Assurances Sociales des travailleurs salariés (CNAS).

Djamel Matari, directeur central de la prévention des accidents de travail et maladies professionnelles à la CNAS, a animé cette rencontre, représentant la septième session des « matinées de prévention », une initiative qui a déjà touché les wilayas de Batna, Tizi Ouzou, Laghouat, Oran, Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Boumerdès. La tournée se poursuivra dans les 58 wilayas du pays après la période des congés annuels. Le premier responsable de la prévention à la CNAS a indiqué à L’Est Républicain : « La constitution, les lois, les décrets exécutifs et les arrêtés protègent le travailleur algérien dans sa globalité, quel que soit son secteur d’activité. Cependant, la problématique se pose dans l’application. Nous rencontrons des difficultés dans la mise en œuvre de ces lois, car le premier responsable en matière de risques professionnels est l’employeur. Force est de constater que les employés ne sont pas toujours correctement protégés ». Djamel Matari, qui sillonne les quatre coins du pays depuis plusieurs semaines, a tenu à préciser : « Ces actions proactives ciblent particulièrement les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique, qui sont, faut-il le rappeler, des domaines à haut risque d’accidents de travail et de maladies professionnelles. Avec la relance de ce secteur par l’État, le nombre d’accidents risque d’augmenter automatiquement ». Chiffres à l’appui, Matari tire la sonnette d’alarme : « Le BTPH, qui ne représente qu’un seul des seize secteurs d’activité, concentre 20 % de l’ensemble des accidents du travail déclarés à la CNAS. Des statistiques qui donnent froid dans le dos, d’autant plus que sur l’échelle de gravité, les accidents dans ce secteur, notamment les chutes de hauteur, sont assez souvent mortels ». Plus préoccupant encore, 37 % des accidents mortels recensés et déclarés à la CNAS relèvent du BTPH, a-t-il ajouté.

Le manque de prévention mis en cause

L’analyse des causes de ces accidents révèle plusieurs facteurs : un manque de culture de la prévention, la non-dotation des travailleurs en équipements de protection individuels, l’absence d’équipements de protection collectifs sur les chantiers, et le manque de plans d’hygiène et de sécurité. S’ajoute à cela la problématique de la co-activité, sachant que dans ce domaine, plusieurs intervenants, dont des sous-traitants, amènent leurs propres travailleurs, souvent peu sensibilisés à la culture de la prévention. « Notre rôle est d’intervenir et de promouvoir cette culture de la prévention. Nous n’agissons pas seuls. Nous collaborons avec l’office de prévention des risques professionnels dans le BTPH, l’inspection générale du travail et la Protection civile, car nous partageons les mêmes objectifs : réduire le nombre d’accidents et leur gravité. Nous tenons aussi à rappeler que toutes les actions menées par la CNAS sont gratuites », renchérit notre interlocuteur. Celui-ci a également annoncé que d’autres actions de sensibilisation seront organisées au profit des travailleurs. La journée d’étude a été marquée par plusieurs présentations, notamment « Les risques et mesures de prévention liés aux travaux d’excavation » par Omar Ahguili de Cosider, un « retour d’expérience de l’entreprise Zouaoui » présenté par l’ingénieur Youcef Benslim, « Les dix règles de vie dans le secteur du BTPH » par Abdelmoumene Laouarem, et une « évaluation des risques dans le secteur du BTPH » par Hocine Fetita de l’entreprise « El Tamayouz ». Ces interventions ont été suivies d’un débat animé, ponctué de nombreuses interactions et propositions. Le responsable de la prévention à la CNAS a pris note de ces suggestions, assurant que toutes les remarques ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd.

Faouzi Senoussaoui

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