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Présidentielle : Le pari réussi de la pluralité des candidatures 

En annonçant, le 31 mars dernier, les présidentielles anticipées, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait-il pris un risque d’une présidentielle sans un nombre « canonique » de candidats qui la crédibiliserait ? Nombre d’observateurs, de politiques et d’universitaires avaient alors posé cette hypothèse, s’appuyant sur des délais jugés « trop courts » pour aider à manifester les candidatures. Cette question n’en est plus une aujourd’hui, car un mois après le début de l’opération de retrait des dossiers de parrainage, nous en sommes déjà à 32 candidatures, selon le dernier décompte, fourni mardi passé par le président de l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE). Ce nombre de candidats ayant accompli les formalités est appelé à encore changer, alors qu’il reste encore une dizaine de jours avant la date butoir (le 18 juillet prochain). Tous les observateurs ont les yeux et les oreilles braqués sur El Mouradia, escomptant voir enfin la fumée blanche s’élever dans le ciel d’Alger, signe de la volonté du Président Tebboune de mettre fin au suspense, en déclarant officiellement sa candidature. S’il a encore dix jours devant lui, l’enchainement ces derniers jours de ses sorties sur le terrain, avec une hyper visibilité médiatique, se donne à lire comme un prélude à une déclaration imminente, voire dans les tout prochains jours, ou même les prochaines heures (pourquoi pas demain à l’occasion de sa visite à Tizi Ouzou ?) D’autant plus que les appels du pied « pour poursuivre le programme de redressement de l’Algérie » se font de plus en plus insistants. En attendant, on peut considérer que l’étape de retrait des formulaires de souscription, puis la collecte des signatures, est une réussite totale avec plus de trente candidats, et pas des moindres. En effet, avec de vrais poids lourds de la scène politique en lice, à l’instar de Louisa Hanoune, personnage emblématique et inamovible du paysage politique national, Abdellali Hassani, président du MSP, le plus grand parti islamiste du pays et Youcef Aouchiche, Premier secrétaire du FFS, formation qui a rompu (non sans quelques couacs internes) avec sa traditionnelle ligne boycottiste, le pari de la crédibilité est déjà gagné, étant entendu tout de même qu’il faille attendre l’aval de l’ANIE, qui doit commencer à vérifier la validité des parrainages avant l’ultime et décisif examen devant la Cour constitutionnelle, à qui il revient d’annoncer la liste officielle des candidats. Il y a toujours un risque à jouer au jeu des prédictions, vu qu’en Algérie la culture des sondages n’existe pas, mais l’on peut d’ores et déjà subodorer que les trois courants qui structurent le champ politique national, à savoir le courant nationaliste, les démocrates et les islamistes, seront au rendez-vous de début septembre. C’est en soi un gage de victoire pour l’Algérie, qui aura levé tous les doutes sur cette élection, qui porte en creux un message de stabilité.

H. Khellifi

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