Faudrait-il faire confiance aux sondages réalisés quelques jours avant le second tour des législatives françaises ayant suggéré que l’extrême-droite pourrait ne pas obtenir la majorité absolue ? Absolument pas, même si certains scénarios évoquent déjà à quelques heures de la clôture du scrutin la possibilité d’une issue problématique marquée par l’absence d’une coalition majoritaire. Cela reste toutefois des spéculations, qui laissent apparaitre cependant l’éventualité d’une France « ingouvernable », selon les perceptions d’une partie de la presse européenne. Et Jordan Bardella dans tout ça ? Quel rôle aura-t-il assumé tout au long d’une campagne électorale qui s’est déroulée dans un climat perverti dominé par une campagne anti-émigration sans précédent ? Pour le moment, personne ne semble en mesure de répondre à cette dernière question pour des raisons liées à certaines alliances apparaissant comme contre-nature. Mais à la moindre crise qui viendrait ébranler les assises d’un microcosme parisien en perte de vitesse sur toute la ligne, rien, absolument rien ne garantirait alors des « révélations » fracassantes à propos d’un personnage dont le profil politique a été cultivé in-vitro, dans des conditions définies et contrôlées. Forcément, il existe une intrigue quelque part, qui empêcherait une grande partie des médias de percer le secret d’une telle « mise en lumière » aux promesses sombres. La plongée du magazine Jeune Afrique dans les origines « méconnues » du président du Rassemblement national fait partie de ce jeu de diversion qui sert des intérêts de clans. Ce que la publication bien introduite dans la périphérie du Makhzen appelle les « aspects inédits et captivants de l’histoire des Bardella » ne sont en fait que de fausses annonces autour d’une réalité bien trop préoccupante, en termes politiques et géostratégiques. Mais quel impact sur la réalité pourrait avoir la découverte de Guerrino Bardella, le grand-père paternel de Jordan Bardella, menuisier-ébéniste résidant à Casablanca et converti à l’Islam ? Jeune Afrique affirme que Jordan Bardella est reconnu pour souligner ses origines italiennes, symbole de l’assimilation qu’il prône dans ses discours politiques, tout en occultant ses liens avec le Maghreb, et ses ses racines algériennes avec son arrière-grand-père Mohand Seghir Mada. Qu’à cela ne tienne, cela n’avancera en rien ceux et celles qui sont en quête de vérité ; qui veulent identifier le processus réel qui a mené un pays comme la France à une telle situation. « L’installation du grand-père paternel du membre du FN au Maroc marque le début d’un nouveau chapitre. Son dernier titre de séjour, délivré pour regroupement familial, date de 2016 et est valable pour dix ans, signe qu’il est bien intégré dans son nouveau pays. Guerrino Bardella, aujourd’hui âgé de 80 ans, a bâti sa réputation en tant que menuisier-ébéniste. Ses talents sont particulièrement prisés par les expatriés et la bourgeoisie marocaine. Il est aussi un habitué du restaurant du Cercle italien Chez Massimo, un lieu de rassemblement pour la communauté italienne de Casablanca selon nos confrères », note encore Jeune Afrique. Et alors ! quel rapport cela pourrait-il avoir avec une situation politique « extrêmement » compliquée engendrant une France gouvernée par une personnalité sans réelles expériences professionnelles ou militantes ? « Si demain, je suis en capacité d’être nommé à Matignon et que je n’ai pas de majorité absolue, et bien, je refuserai d’être nommé ». C’est ainsi que parlait, le 18 juin dernier, Jordan Bardella, plutôt l’énigme Jordan Bardella en face de laquelle tout le reste n’est pure affabulation.
Mohamed Mebarki
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