Assimilé pendant des décennies aux gisements de gaz et de pétrole ainsi qu’à des contrées « stigmatisées » par des visions exotiques, le Sud algérien est en train de vivre une période riche et pleine à la faveur des nouvelle orientations économiques destinées à transformer cette vaste région, qui occupe les 3 quarts de la superficie de l’Algérie, en une terre fertile source de toutes les richesses. De Timimoun à Adrar en passant par El Ménéa, Touggourt, et El Oued jusqu’à Biskra, région pionnière par excellence dans la mise en valeur des terres, c’est tout un continent qui s’apprête à accueillir de gros investissements agricoles en mesure de changer radicalement une topographie inhospitalière en véritable eldorado. Loin de toute interprétation fantasmagorique ou mythologique, les mesures prises par les pouvoirs publics dans le but de tout mettre en œuvre dans le cadre de partenariats multiformes pour assoir les bases d’une agriculture stratégique dans les wilayas du Sud, synonyme d’une sécurité alimentaire assurée. La directrice générale de l’investissement agricole et du foncier au ministère de l’Agriculture en a évoqué les grandes lignes lors de son passage hier sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale. Mme Souad Assous a expliqué que la stratégie adoptée par son département ministériel vise à étendre la zone de mise en valeur des terres pour la production agricole dans le sud de l’Algérie en établissant des pôles agricoles pour développer des cultures stratégiques et des produits de large consommation. Abordant l’accord sur le projet intégré algéro-italien, signé samedi dernier, elle a rappelé que l’objectif est de porter la production nationale en blé dur à 170 000 tonnes/ an. A propos du même sujet, elle a affirmé que les travaux débuteront en octobre 2024 à l’occasion du démarrage de la saison des labours-semailles. Dans le même contexte, Mme Souad Assous a déclaré que « parmi les engagements demandés au partenaire italien figure la mise en valeur des terres en commençant par 3.000 hectares directement pour le blé, avant de les porter à 10.000 hectares pour les légumineuses et les oléagineux dans une première phase ». Quant à la seconde phase, projetée en trois ans (2025-2026 et 2027), « il est prévu un ajout de 6 000 hectares annuellement pour atteindre le pic de production agricole en 2028 ». Outre l’eau dont elle dispose en quantités abondantes, l’Algérie compte également sur un important potentiel de ressources renouvelables, notamment l’énergie solaire. A ce propos, il est à rappeler que l’Etat a lancé un programme s’inscrivant dans le cadre de la transition énergétique, pour produire jusqu’à 15.000 MW d’énergie solaire. Lors d’une rencontre nationale sur les perspectives d’investissement dans les cultures stratégiques et la valorisation des races locales, organisée récemment par la wilaya de Naâma, le ministre de l’Agriculture avait annoncé que les superficies propices à l’investissement agricole dans le sud de l’Algérie pourraient atteindre 1,5 million d’hectares.
Mohamed Mebarki
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